Vénus#2
/image%2F1015781%2F20250320%2Fob_2c9de1_ooapin-204.jpeg)
On t'appelle Vénus a d'abord été un solo, créé en 2011, interprété par Chantal Loïal sur des musiques enregistrées. Dans la nouvelle création, On t'appelle Vénus #2 présentée ces jours-ci dans le Grand Festival du Palais de la Porte Dorée, à Paris, ce n'est plus un solo. Chantal n'est plus seule. D'abord deux musiciens, un homme (Vincent Dill) et une femme (Sonia Delphin), sont présents sur scène avant elle, une musique vivante, donc, alternant un air d'Offenbach ("Dis-moi Vénus") et une chanson créole ("Aski paré"), des musiques instrumentales à percussions (du kalimba au djembé). Puis, le texte dit par la danseuse prend une nouvelle dimension : il s'inscrit dans un récit collectif qui prend la forme d'une danse ouverte, partagée, quand vient le moment du boulagyel, ce rythme composé de bruits de gorge, vocalisations percussives et battements de mains collectifs destiné à accompagner les cérémonies funéraires. C'est toute la communauté humaine qui est invitée. C'est "mettre ses pas dans les pas de tous". Ainsi Sarah Baartman n'est plus seule. Sylvie Chalaye écrivait en 2012 que Chantal dansait "pour reconstruire le corps de Saartjie Baartman" ; aujourd'hui Chantal fait un pas de plus pour lui faire place dans la communauté des vivants, sous le ciel, sur la terre.