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19 décembre 2024

Nuit René Char

« Dans nos ténèbres, il n’y a pas une place pour la beauté. Toute la place est pour la beauté. » Cette phrase de René Char me vient à l’esprit quand le spectacle commence, la trentaine de danseur.euses vêtu.e.s de noir évoluant dans une sorte de brouillard. La nuit va bientôt s’achever et l’énergie du groupe s’affirmer, dansant et projetant en même temps des textes. Le collectif s’articule et se désarticule, laissant place tantôt à Denis Lavant, tantôt à Sarah McCoy, tantôt à Marie-Claude Pietragalla.

Ainsi, les mots du poète oscillent entre l’individu et l’humanité, car « il rassemble, quoique solitaire », comme l’a écrit Albert Camus.
Les textes de René Char ont besoin d’une lecture attentive. Si le spectacle du Théâtre du Corps soulève l’enthousiasme d’une salle pleine, il faut espérer qu’il suscite le besoin de lire ces phrases entendues au cours de la soirée, car cette écriture ne peut se satisfaire d’une simple audition. Que serait, sinon, « l’éternité d’une olive » ? 
L’homme, qui s’est engagé dans la résistance, alerte, dès la sortie de la guerre : « Nous nous sommes imaginé, en 1945, que l’esprit totalitaire avait perdu, avec le nazisme, sa terreur, ses poisons souterrains et ses fours définitifs. Mais ses excréments sont enfouis dans l’inconscient fertile des hommes. » L’avons-nous entendu ?

Il convient aussi à chacun.e de faire sienne cette recommandation : « Ne te courbe que pour aimer. Si tu meurs, tu aimes encore ».

 

C’était ce samedi 14 décembre, au !POC! d’Alfortville (94). Un spectacle du Théâtre du Corps (Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault et leur Compagnie), invitant Sarah McCoy et Denis Lavant.

photos S. Andreani

 

dessin de Sylvain Besançon

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