musique

Au bord du lit de Claude Debussy, dans ses derniers jours, est assise Lady Madeline, de la Maison Usher. Le musicien a accepté quelques années auparavant de composer un opéra sur cette nouvelle d’Edgar Allan Poe. Mais la tâche est difficile. Et la maladie tient l’homme au lit, entouré cependant par sa femme et sa fille. La nuit, Lady Madeline pousse la porte de la chambre, vient s’asseoir au bord du lit et raconte son histoire. Emmanuel Régniez nous fait entrer, comme Lady Madeline, dans la chambre de celui qui ne pourra pas... [Lire la suite]

Les rois vagabonds, à la recherche de l'autre c’est le titre d’un livre où Julia Moa Caprez raconte l’histoire du spectacle (qui tourne depuis 2010), du duo, de la compagnie. Beaucoup de photos. Et une très belle réflexion sur l’art clown. Elle y cite des clowns : Catherine Germain, Foottit et Chocolat, Vulcano, Caroline Obin, Monti, Leandre, Peach, Annie Fratellini, Pierre Étaix, Charlie Chaplin, Simone Fassari, Buffo, Shadli… Et des poètes, et des femmes et des hommes de théâtre, de danse, et, bien sûr, des musiciens. Avec elle,... [Lire la suite]

Plus de onze ans sont passés. L’affiche de leur spectacle est toujours suspendue au fond du couloir de mon appartement, visible dès qu’on ouvre la porte. Je les avais vus à cette époque en extérieur. Vagabonds. Aujourd’hui dans une salle de spectacle, avec des lumières, des accessoires qu’ils n’avaient pas encore, ayant enrichi leurs propositions. D’ici, de là. Musiciens, clowns. Moa et Igor, deux virtuoses, l’une comme l’autre nous emportant dans des musiques au large spectre, l’un comme l’autre nous surprenant dans le jeu de leurs... [Lire la suite]

C’est le même titre, emprunté à Baudelaire, la même histoire, celle qu’avait écrite Pouchkine, mise en musique Tchaikovsky, celle que Clémentine Beauvais a écrite il y a déjà plusieurs années. Oui, comme le dit la narratrice au début du spectacle, on est « comme dans un roman ». Les années, depuis Pouchkine, se sont enfuies. Les années, depuis Baudelaire, ont passé. Mais l’amour, l’amour est une grande question à travers les siècles. Ici, l’amour s’habille de musique ; on pense à Michel Legrand et Jacques Demy, et ça leur... [Lire la suite]

La nuit Aragon, c’est d’abord Aragon, et c’est la nuit, « deuil du ciel », un long poème comme il en a tant écrits, sa nuit, « le droit au malheur, le droit d’être faible et nu dans les draps ».  Elsa est morte et Louis se souvient, et Louis est seul comme le roi Lear. C’est aussi la nuit où les drapeaux « font ce bruit de toile claquant sur les toits ». Il n’est pas seul, il est foule. « C’est un poète ». Ce poème s’achève sur un mouvement : « plie en arrière en parlant ton jeune et... [Lire la suite]

Entre deux guerres, alors que Mussolini a pris le pouvoir en Italie, François Cavanna nait et vit à Nogent-sur-Marne entre ses parents : un père d’origine italienne (Émilie-Romagne) et d’une mère française, originaire de la Nièvre. Le spectacle mis en scène par Mario Putzulu et interprété par Bruno Putzulu reprend les mots du livre de Cavanna, Les Ritals, Une enfance qualifiée d’heureuse, où il se dit, après une courte fugue, que ses parents s’aiment à travers lui. L’acteur incarne les personnages par une certaine façon de modifier... [Lire la suite]

Il y a presque un an, Vitalic et Emel Mathlouthi interprétaient des textes de Ghada al-Samman, poétesse syrienne, née à Damas, qui vit actuellement à Paris. Éric Gautier a traduit la première lettre du livre de Ghada al-Samman, Lettre à Damas… où mon cœur a vu le jour. En voici le début : Tous ceux qui ont appris à dissimuler leurs émotions explosent comme des torrents lorsqu’ils doivent se confier. Me voici donc en train de me confier et d’écrire sur la ville où mon cœur a vu le jour. Lorsque j’écris sur Damas, ma feuille se... [Lire la suite]

La nature est grandiose : montagnes, cours d’eau, forêts, toutes les nuances de vert. Les flancs des montagnes sont couverts de plantations de coca. Hommes, femmes, enfants y viennent, en file, récolter les feuilles. Payés au poids de leur récolte. Sous-payés par malveillance, injustice, mépris. La révolte est dans les yeux de l’enfant, les adultes semblent impuissants. Mais le chef, celui qui n’a pas d’autre nom, le pouvoir anonyme, peut toujours tuer tout début de révolte, même dans les yeux d’un enfant. Ne reste-t-il alors que... [Lire la suite]

C’est autour du livre d’Anaïd Demir, Maison-Mère (éd. Plon), qu’a été conçue l’exposition présentée en ce moment au « 148 », galerie municipale d’Alfortville. Quatre artistes, trois générations pour évoquer l’Arménie. À l’entrée, ce sont des oeuvres de Chouchane Kebadian, des figures dessinées à gros traits de couleurs ou en noir. Chouchane a commencé à peindre à l’âge de 75 ans, ses enfants, artistes, lui ayant offert papier et peintures sans imaginer à priori quelles oeuvres saisissantes elle en tirerait. Son fils, le... [Lire la suite]

Le chat n’a pas beaucoup apprécié, je dois le reconnaître, mais pour moi, quel plaisir de retrouver Anne et Gilles, avec les Chantefables et Chantefleurs de Desnos, ou bien avec La môme néant  de Jean Tardieu. C’était l’époque de Saravah (Brigitte Fontaine, Areski, Jacques Higelin). C’était aussi Steve Waring, avec ses Grenouilles, et Fais voir le son, et ses percussions corporelles, au temps de l’ARFI, Association à la Recherche d’un Folklore Imaginaire. Christine Combe y va de ses Antifables ; Jean-François Gaël de ses... [Lire la suite]