Laura Loriers exposait au Laboratoire d'exposition, rue de l'Échiquier, à Paris

Laura Loriers continue de me surprendre. Voilà cinq ans, en février 2017, je découvrais une pluie de couteaux (les coquillages) à l’Espace Christiane Peugeot, à Paris. Depuis, je regarde son travail, je la suis quand elle part au Japon (elle envoie des lettres). Elle en revient et, soudain, déménage, quitte la région parisienne et s’engage dans la région où elle s’installe. Elle et son mari y plantent des arbres (je pense à La Vallée de Fabrice Hyber). Et elle découvre Suzanne Valadon. Son travail alors est d’approcher cette oeuvre, cette artiste, cette femme. Il ne s’agit pas, pour elle, de copier ; Suzanne Valadon peint ou dessine, Laura Loriers fait des gravures, et cette fois plutôt en noir et blanc. Par cette activité même, elle apprend, elle prend modèle, c’est-à-dire que ses modèles sont ceux et surtout celles de Valadon. « En miroir », me dit-elle. C'est un peu vrai, mais c'est plus que ça : elle redonne une sorte d'existence par-delà la mort (la photo ci-contre réunit quelques gravures dans un cercueil réalisé par Isabelle Laurent Brion). Elle ajoute des mots, comme une correspondance. Et cette exposition, qui s’est terminée le 26 février 2023, invitait à révéler, sous le titre manuscrit, la gravure puis une reproduction du tableau de Valadon d’où le personnage est sorti, et parfois un texte plus long, une lettre… Une conférence « en tête à tête avec Valadon », avec Mathilde Guégan, s’est déroulée le samedi 25, conclue par une visite de l’atelier de l’artiste. Nous n’en sommes qu’au début.