Le lion volatil, film d'Agnès Varda (12 minutes)

Agnès Varda a vécu non loin de la Place Denfert-Rochereau. Zgougou, son chat, a sa cabane dans le jardin de la Fondation Cartier, Boulevard Raspail, à quelques minutes à pied de ladite Place. Le court-métrage, où apparaît la réalisatrice, évoque une disparition. Il faut bien une voyante pour promettre des retrouvailles. Et un prestidigitateur, qui porte le prénom d'un ressuscité, Lazare (David Deciron), et travaille aux Catacombes, pour escamoter mouchoirs, cigarettes et briquet (pas de feu...), et effacer de son promontoire le Lion de Belfort, oeuvre copiée d'une sculpture de Bartholdi à la gloire du colonel Denfert Rochereau. André Breton voulait donner un os à ronger au Lion de Belfort et le tourner vers l'Ouest. Agnès Varda fait plus : elle le fait disparaître (le lion avait effectivement disparu de son socle en 2001 pour être restauré). Le même André Breton s'intéressait aux boules de cristal des voyantes... Tous les éléments de ce petit film sont ainsi reliés par une sorte de sous-texte dont la découverte procure un plaisir qui redonne le sourire à Clarisse (Julie Depardieu), celle qui voit clair.

J'ai vu ce court-métrage sur proposition de MK2 Curiosity ; il est visible gratuitement jusqu'au jeudi 17 février 2023.