Les rois vagabonds, de Julia Moa Caprez (éd.Magellan et Cie)

Les rois vagabonds, à la recherche de l'autre c’est le titre d’un livre où Julia Moa Caprez raconte l’histoire du spectacle (qui tourne depuis 2010), du duo, de la compagnie. Beaucoup de photos. Et une très belle réflexion sur l’art clown. Elle y cite des clowns : Catherine Germain, Foottit et Chocolat, Vulcano, Caroline Obin, Monti, Leandre, Peach, Annie Fratellini, Pierre Étaix, Charlie Chaplin, Simone Fassari, Buffo, Shadli… Et des poètes, et des femmes et des hommes de théâtre, de danse, et, bien sûr, des musiciens. Avec elle, avec eux, on y fait le tour du monde, on apprend comment et de quoi on rit et à quoi et comment on applaudit selon les pays. Il y a quelques anecdotes, bien sûr : la vie sur les routes et dans les airs n’est pas toujours sans désagréments. Mais c’est vraiment un livre fidèle au spectacle : on y trouve cette attention que Moa et Igor portent au public, l’échange indispensable, l’écoute réciproque. On y comprend que, « Le clown, c’est le poète en action. Il est l’histoire qu’il joue. » (Henry Miller). Elle dit le travail, le corps des clowns : « Le mouvement, dans sa source la plus pure, est au-delà du genre », dit Ohad Naharin, chorégraphe et inventeur de la danse gaga ; elle se réjouit d’être clown, « femme et homme dans le même corps », et de « la dimension universelle que prend sa relation avec l’Auguste quand on n’y voit plus une quelconque relation genrée ».

« J'aime penser que le clown est comme un arbre. Plus il s'ouvre vers l'extérieur, plus il puise à l'intérieur de lui-même. »