décembre 2022

Le 31 décembre marque la fin, du mois, de l’année. Le jour qui suit indiquera le nouveau, nouveau mois, nouvelle année. Est-ce que cela sera si nouveau ? Est-ce que la fin de l’année est vraiment la fin de l’histoire ? Est-ce que la dernière phrase d’un roman, d’une nouvelle, vient clore définitivement le récit qui nous a tenu.e.s en haleine ? Est-ce que tout s’arrête au point final ? « Mais vient-il jamais, dans la vie, cet autre jour ? »  Cette phrase termine une des nouvelles publiées par Marie Sizun chez Arléa... [Lire la suite]

Quelle société ! quel monde ! Ce n’est pas demain, c’est aujourd’hui. L’artiste le dit lui-même. Il a cherché dans ses premières bandes dessinées à entrer dans le monde, à y trouver sa place mais il y avait alors beaucoup de sang dans ses dessins. Puis il s’est arrêté sur les visages, après un voyage au Japon. Il s’y est arrêté pour, dit-il encore, que ces visages le regardent. Et il a compris que le monde à venir est déjà là. Que nos visages, nos corps sont déjà transformés. Jean-Luc Nancy y avait réfléchi après avoir accueilli... [Lire la suite]

C’est le même titre, emprunté à Baudelaire, la même histoire, celle qu’avait écrite Pouchkine, mise en musique Tchaikovsky, celle que Clémentine Beauvais a écrite il y a déjà plusieurs années. Oui, comme le dit la narratrice au début du spectacle, on est « comme dans un roman ». Les années, depuis Pouchkine, se sont enfuies. Les années, depuis Baudelaire, ont passé. Mais l’amour, l’amour est une grande question à travers les siècles. Ici, l’amour s’habille de musique ; on pense à Michel Legrand et Jacques Demy, et ça leur... [Lire la suite]

La falaise est dangereuse et risque de s’effondrer. Un bidonville y est installé depuis des dizaines d’années. Marie n’a toujours connu que cela. Elle a des rêves ou plutôt des ambitions : acheter ce que les publicités lui vantent, voir grandir ses trois filles, être irréprochable en matière de propreté. Elle veut « devenir une parfaite Française moyenne invisible et respectable ». Marie et Joseph sont devenus propriétaires de leur maison au bord de la falaise : c’était ça ou le HLM.  Je lis ce texte d’abord en... [Lire la suite]

C'était le 26 décembre. À La Villette, un peu à l'écart de la fête foraine, la lune s'est dédoublée.  

« Les oiseaux la merveille » est le titre d’une partie du livre de Marielle Macé, Une pluie d’oiseaux. Elle cite plusieurs auteur.e.s qui se disent « fasciné », « surpris », « curieux », « capturée ». « L’émerveillement, l’admiration, la stupéfaction, le saisissement, l’attrait, le désir, voilà en effet les émotions qui surviennent quand l’oiseau « apparaît dans la vie d’un homme », écrit-elle. Un peu plus loin, elle précise : « l’écologie aujourd’hui ne saurait... [Lire la suite]

et, cette fois, la tour vue d’Ivry-sur-Seine.

J’ai rencontré un Père Noël dans ma rue. Il m’a dit : « Je vous aurais bien donné un livre mais je n’ai pas reçu votre lettre ». Je lui ai proposé d’en écrire une immédiatement. Il m’a dit que c’était trop tard. Je n'avais pas écrit une lettre ; j'en ai cherché quatre. Rentré chez moi, j’ai pris un livre, c’était Aurélien, de Louis Aragon. Je l’ai ouvert au hasard, ai cherché et trouvé dans la page ouverte un mot commençant par N. C’était « non ». J’ai recommencé. À une autre page ouverte au hasard, j’ai cherché... [Lire la suite]

Rachida grandit dans l’écriture de Jean d’Amérique. Elle grandit et elle marche, malgré « la mer entourée de barbelés ». Elle marche « pour marcher » et marcher, ici, n’a rien d’un marché où tout a un prix. Pourtant, elle se laisse parfois tromper par « un rêve / en plastique » qu’on lui vend. Mais elle repart, debout, « rallume ses feux ». et saura bientôt « comment l’arbre négocie / la distance avec le ciel ». Ce texte de Jean d’Amérique a été interprété au Festival d’Avignon... [Lire la suite]

À quelques jours d'intervalle, le soleil, la lumière artificielle m'ont fait apparaître sorcières et fantômes. et j'ai vu ce lapin géant, un jour de neige fondue, allongé sur le faîte des arbres.