Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
main tenant
17 décembre 2022

Décrypter l'écriture des oiseaux

Lu sur la page Facebook de Jean-Baptiste Happe :

« ivre » est une figure géométrique
on dit « rond » parfois par métaphore
mais « ivre » est bien plus sophistiqué
« parfaitement ivre » est impossible à atteindre
on s’approche on tombe
on se rapproche tant qu’on peut
avec toutes nos décimales
mais ce n’est qu’un brouillon
un horizon
pour simplifier auprès des enfants
« ivre » est une forme en miroir parfaite
au seul risque de ne jamais
apparaître

J’ai copié le cercle (le rond) qui accompagnait ce texte. J’y ai trouvé les lettres du mot « ivre ».

ivre jbhappe

Plus tard, me promenant après une nuit neigeuse, j’ai trouvé un petit espace blanc où un ou plusieurs oiseaux avaient laissé leurs écritures brouillonnes. Je me suis demandé ce qui était écrit là, sous nos pas. J’ai bien cherché du côté de Jacques Demarcq. Mais je me suis dit que c’est à vous qu’il fallait demander.

IMG_5826 IMG_5825

La semaine dernière, je vous ai invité.e.s à faire parler une pierre. Cette fois-ci, c’est une écriture à décrypter, non pas des pattes de mouche, mais des pattes d’oiseau.

Exemple :
Ça craque là-dessous. Ça couvre nos piaillements. Faisons silence et marquons seulement notre passage. Mais ne donnons aucune indication sur notre trajectoire. Effaçons nos traces. Allons, les enfants : un peu plus loin, on trouvera un peu de baies, des araignées, des graines peut-être. Allons, les enfants, arrêtez de danser et partons.

C’est à vous main tenant. Que lisez-vous dans cette feuille blanche de neige ? Vous pouvez agrandir les photos en cliquant dessus.

Merci de poster vos textes dans les commentaires ci-dessous.

Commentaires
F
Mes petites pattes n’ont pas varié depuis l’époque des dinosaures, ma trace est identique, à échelle réduite, cependant.<br /> <br /> Je suis là, qu’on se le dise.<br /> <br /> Je suis là, qu’on s’en souvienne.<br /> <br /> Puis, je déploie mes ailes, alors la chaleur du soleil caresse mes plumes, réchauffe mon sang, mes pattes se soulèvent pour danser avec le vent qui se lève. Je m’abreuve aux perles de rosée sur la fleur qui s’ouvre avec l’aube. Bientôt, l’abeille viendra se nourrir du nectar et me nourrira à mon tour.<br /> <br /> J’attends mon semblable qui marchera dans ma trace, l’agrandira, l’approfondira et ça sera la sienne.<br /> <br /> Le temps passe et me porte loin.<br /> <br /> Ici et maintenant n’ont pas de sens.<br /> <br /> L’empreinte de mes pattes demeure figée dans la pierre.<br /> <br /> Sur la terre, je fais mon pas de géante.
Répondre
G
On va jouer à un jeu <br /> <br /> Chaque empreinte dans le sol <br /> <br /> Doit imiter la forme des flocons <br /> <br /> Ceux que nous voyons dans le ciel <br /> <br /> Pour faire comme plein de petites étoiles <br /> <br /> Des étoiles des neiges
Répondre
E
Du sable sous les griffes, <br /> <br /> Roule l'iode au sol, ensuife<br /> <br /> Englués<br /> <br /> Ils sont venus en nuée<br /> <br /> Les serres pleines de sel<br /> <br /> <br /> <br /> De l'écume dans les plumes<br /> <br /> Se répand sur l'horizon sans ton<br /> <br /> La neige poinçonne, résonne un glas<br /> <br /> Dans l'amaurose, un rythme s’abat<br /> <br /> Court, bute dans les volutes <br /> <br /> D'une meute blanche sous l'azimut<br /> <br /> <br /> <br /> Dans l'absence et le silence, <br /> <br /> Se pose sous les manteaux<br /> <br /> La mémoire des corps en cristaux<br /> <br /> Et se mêlent à la neige, leurs escales<br /> <br /> Des parcours courts sur des reliefs opales <br /> <br /> <br /> <br /> Tant de signes au sol, plus de mots<br /> <br /> Tant de querelles, de fuite en vol, oublie les mots<br /> <br /> Éphémères, on oublie<br /> <br /> Au printemps, la neige brûle sous la pluie<br /> <br /> On oublie leur passage, on omet<br /> <br /> De l'envol, ils enserrent leur secret<br /> <br /> Mais dernière nos paupières<br /> <br /> Brille sur l'iris le reflet <br /> <br /> Des cristaux d'iode brunis<br /> <br /> Ils sont repartis<br /> <br /> Les serres pleines du sel des rengaines
Répondre
F
Ne vous inquiétez pas pour nous, chers amis des oiseaux. Observez les empreintes de nos pattes sur la neige fraîche et apprenez que nous savons bien vivre.<br /> <br /> Nous, les moineaux, étourneaux, merles, mésanges, rouges-gorges, nous avons fait un vrai festin hier. C'était inespéré avec cette couche de neige qui recouvrait tout le parc et qui nous empêchait de trouver les petits insectes.<br /> <br /> Nous avions vu des enfants déposer des graines à côté de la fontaine sur la neige fraîche et nous nous sommes précipités pour festoyer, ensemble ou par groupes.<br /> <br /> Ordre fut donné de ne pas piailler car nous ne voulions pas attirer les perruches du parc qui nous auraient chassés. Heureusement, nous savons quand elles arrivent, à leurs cris stridents. <br /> <br /> Mais là, tranquilles nous nous sommes tous régalés en silence. Nous nous sommes envolés heureux dans le ciel d'hiver.<br /> <br /> Pas de traces non plus de notre passage car la neige va fondre et nos empreintes disparaîtront.<br /> <br /> Personne et surtout pas le chat ne saura nous retrouver.
Répondre
V
Les humains disent qu'il ne nous manque que la parole. Ce sont des balourds.<br /> <br /> Nous, les oiseaux, on sait écrire mais les humains ne s'en souviennent plus. Depuis des milliers d'années, ils foulent nos empreintes sans comprendre que ces traces ont un sens, ils sont nos analpha-bêtes.<br /> <br /> Seuls, les enfants connaissent ce secret, ils s'accroupissent sur les chemins enneigés et avec un petit bâton, ils décryptent en silence, concentrés, nos idéogrammes, ils savent où se cachent les lieux sûrs, les réserves de nourriture et d'eau pour nos amis les migrateurs.<br /> <br /> Si les humains pouvaient en prendre de la graine.
Répondre
main tenant
main tenant
Derniers commentaires