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5 mai 2022

Procès de Jeanne d'Arc, film de Robert Bresson

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Ce film est sorti en 1962, il y a près de soixante ans. Le choix de Robert Bresson, le réalisateur, est de se concentrer sur le procès mené par l’évêque Cauchon (Jean-Claude Fourneau). Donc de s’en tenir aux minutes du procès et à quelques témoignages ultérieurs. Dans un premier temps, l’accusée monte de la cellule où elle est détenue jusqu’au tribunal. Puis, pour lui interdire des rencontres, c’est le tribunal qui descend dans la cellule. Et ainsi, la pression du juge se fait plus insistante, ne laissant plus de répit à Jeanne (Florence Delay). De plus, il y a toujours quelqu’un qui l’observe, notamment par un trou pratiqué entre les pierres de la cloison. Un décor de pierres, des escaliers rudes, des images austères en noir et blanc, des questions qui en disent beaucoup sur la finalité : brûler Jeanne et qu’il n’en reste rien. L’intervention anglaise est ici mise en évidence. Le film ne met pas en scène les voix qu'elle dit entendre, les combats, la rencontre avec le roi : ici ce ne sont que les mots dans un espace clos. Devant lesquels Jeanne tient bon en disant plusieurs fois qu’elle ne dira pas tout. Est-ce l’église catholique qui juge ? Sont-ce les Anglais ? Le peuple ? On la dit sorcière. Il lui arrive, une fois, de renier ce qu’elle avait dit auparavant mais elle se reprend et avoue sa peur des flammes. Les images du bûcher, qu’on attend, ont une force tragique jusqu’à la disparition totale, y compris des habits d’homme qu’elle portait, puisqu’elle a été brûlée en habit de femme, pieds nus. C’est le procès d’une femme seule, vierge, dont il ne reste rien, que cette histoire qu’un procès truqué relate malgré tout.

Le film (64 minutes) est proposé par MK2 Curiosity jusqu'au jeudi 6 mai 2022 à 17h.

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