Exterminez toutes ces brutes (troisième épisode), film de Raoul Peck

La troisième partie du film de Raoul Peck commence avec la préoccupation de plus en plus grande pour la fabrication des armes. Il a fallu pour cela conjuguer plusieurs opportunités au service de puissances d’argent soucieuses de dominer le monde. C’est ainsi que les Européens ont conquis les mers et fabriqué des navires sur lesquels ont pouvait installer des canons pour tuer à distance, de plus en plus loin. Retour alors au livre de Joseph Conrad, Au coeur des ténèbres, qui commence par ce que le réalisateur nomme la « boite à outils de l’impérialisme : les canons du navire qui font feu sur le continent, les chemins de fer qui facilitent le pillage du continent, les vapeurs qui remontent les fleuves et transportent les Européens et leurs armes au coeur du continent ». Et puis, il y eut Hiroshima et Nagasaki dont Raoul Peck demande pourquoi ces bombes larguées sur une population n’ont jamais été qualifiées de crime de guerre.
Poursuivant son analyse de l’histoire, il rencontre, évidemment, Cuvier, puis Knox et même Darwin, et montre comment les théories des scientifiques de ce XIXe siècle ont alimenté l’idée d’une supériorité d’une race, et justifié la destruction des autres. Les mots qu’il affiche sur l’écran en donnent le mode d’emploi : « asservir, assassiner, déposséder, affamer, séparation de familles, conversion forcée, rééduquer, surpeupler… »
Ce qui a été nommé génocide existe depuis bien plus longtemps que le milieu du XXe siècle. Et de citer l’exemple allemand dans le territoire Herero en Afrique du sud-ouest.
On voit comment ces discours ont été renforcés par des images mises en scène; montrant l’homme civilisé et le sauvage cannibale. Il fallait trouver des arguments. Alors qui a le droit de vivre ?