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6 février 2022

Momo BasTa, de Frédérique Germanaud (éd. Isabelle Sauvage)

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« Souffrir n’apprend rien, ne grandit pas, ne rend pas meilleur ». Que va-t-elle donc chercher, Frédérique Germanaud, dans son enquête à propos de Momo BasTa, artiste, grand brûlé, ayant traversé, né en 1940, plus de la moitié d’un siècle. Le temps qui compte pour l’enfant, fils d’horloger, petit-fils d’horloger. Un siècle, celui qu’on dit le vingtième, celui des guerres, celles qu’on dit mondiales, et des abominations. Elle, Frédérique Germanaud, réveille d’autres souvenirs, un enfant mort-né, un grand-père gardien de prison… Et passe du temps à nager à la piscine, nager, éprouvant son corps. Elle n’écrit donc pas une biographie, même si elle en inscrit des éléments, tente de reconstruire la vie de cet homme, gravement brûlé dans l’enfance, et devenu artiste performeur, que sa soeur pianiste accompagne parfois. C’est une histoire de famille, complexe comme toute histoire de famille, chaotique. « Nous sommes tous des systèmes chaotiques ». Dénonciations, condamnation, « accident », disparition… Pendant qu’elle cherche, elle écrit à propos d’une oeuvre de Louise Viger, « Un manteau géant aux courtes manches déployées, vide de chair humaine, un troupeau de moutons noirs ». Noir et rouge. Comme dans le texte pour Momo BasTa. Cendres, flammes. Mais que faire de tous ces moutons ? Elle rencontre d’autres livres, des musiques. Nous la suivons sans perdre jamais la trace qu’elle laisse sur le papier, son écriture (comme nous la suivions quand elle cherchait à rencontrer Pascal Quignard dans Le bruit de la liberté). « Chaque vie est inépuisable ». Chaque lecture me fait entrer dans une autre vie. Et, dans ce livre, j’entre dans un temps d’hiver : « On annonce la neige pour demain ». 

Faut-il attendre « le redoux du printemps » pour que les mots « deviennent audibles » ?

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