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16 janvier 2022

La fin des choses, bouleversements du monde de la vie, de Byung-Chul Han, traduit par Olivier Mannoni (éd. Actes Sud)

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Dans ce livre, La fin des choses, Byung-Chul Han examine, chapitre après chapitre, les conséquences de la numérisation sur nos vies, nos relations aux autres, et, parmi ces autres, aux choses, aux objets  dont le mot trouve son origine dans un verbe latin qui signifie « opposer », « contrer », qui exprime une résistance. Les écrans tactiles n’offrent pas de résistance (« passer sa vie à caresser une vitre », écrit Alain Damasio dans Scarlett et Novak). On ne possède rien de ce qui est numérisé. Nous sommes en permanence sollicités pour changer de smartphone, pour télécharger ceci ou cela. Et rien ne reste. 

Les selfies n’ont rien de commun avec la photographie analogique que l’on gardait dans des pochettes, des albums. L’auteur cite Walter Benjamin, Roland Barthes à ce propos. Insistant sur le fait que nos selfies sont souvent retouchés, et qu’ils ne sont que des données, des rapports chiffrés. La matière disparaît. Et avec la matière, le souvenir. 

On nous vante l’intelligence artificielle. Mais elle n’est qu’une affaire de chiffres. Elle apprend dans le passé mais « elle est aveugle à l’évènement », elle « prolonge l’identique ». La pensée, elle, se nourrit de l’éros. La machine ne fait que calculer et, si la pensée humaine s’y adapte, elle « risque de devenir elle-même machinale ».

Revenons au smartphone, à l’information qui remplace les objets, les autres. « Du toi il fait un ça », écrit Byung-Chul Han. « Il entraîne la disparition de l’autre ». L’hypercommunication ne fait qu’approfondir notre solitude.

La seconde partie du livre est intitulée « Le point-de-vue des choses ». À suivre donc.

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