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20 octobre 2021

L'aiguilleur, de Bertrand Schmid (éd. Inculte)

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C’est la fin d’un monde. Et Vassili y est seul. Sa vie aura été remplie d’une tache répétitive : surveiller et entretenir une portion de la voie ferrée dont il ne connaît que « sa » partie. Qu’y a-t-il au bout des rails, où ils se jettent dans la mer selon ce qu'on lui a dit ? Qu’y a-t-il au-delà de cette voie qu’il arpente avec son vieux cheval ? Là où il vit, c’est la solitude absolue. Un train rarement passe. Celui-ci va vers une destination inhabituelle. Celui-là perd des feuilles où Vassili va déchiffrer une histoire d’amour. Et c’est toute la vie qui va lui revenir, en commençant par le cimetière. Toute la vie et son alphabet qu’il va s’efforcer de recopier sur le seul papier qu’il possède : le portrait du héros. Ça pourrait être l’Union Soviétique, mais c’est plus que cela, autre que cela. C’est une vie âpre au milieu des forêts, du froid, une vie solitaire, une vie à son crépuscule. Et quand tout semble perdu, quand il ne reste plus de bois pour se chauffer, il y a ces lettres et la vie nouvelle où Vassili retrouvera Nadja, morte depuis trop longtemps déjà. 

L’écriture est faite de bois et de terre gelée, du souffle de la marche et de l’odeur d’une encre charbonneuse, d’un présent qui cadenasse les allées et venues, dans un espace dont on ne sort qu’à la fin : celui du livre lui-même où l'auteur nous fait une place.

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