Les noms des librairies

Les librairies ont des noms. Parfois lié à un lieu, comme la « librairie du Square », parfois en référence à un livre, comme « les vraies richesses », parfois faisant allusion à l’acte d’écrire, comme « la plume vagabonde », parfois au nom de la créatrice et gérante, comme la « librairie Michèle Ignazi »… Celle-ci doit son nom à une rue, celle-là à un souvenir des libraires, cette autre au choix des habitant.e.s sollicité.e.s… Les noms des librairies ont toujours une histoire à raconter. Je vous suggère de les faire parler. Choisissez autour de vous trois librairies et racontez une petite histoire. Pas besoin d’enquêter sur l’origine, laissez-vous porter par les mots que contient le nom.

Exemple :

L’établi, Envie de lire, Les mots retrouvés

Il y a dans mes souvenirs un poème, pas d’un des poètes que je préfère, mais qui dit : « Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage ». Le métier, pourtant, me rappelle avec émotion le travail de matelassier, de matelassière, et l’organisation tout autour de ce travail : de la cardeuse à L’ÉTABLI. Y a-t-il un livre où ce mot, « établi », ne figure pas ? J’en doute. J’ai une terrible ENVIE DE LIRE n’importe quel ouvrage pour le vérifier. Cependant, quand j’y pense, ma lecture m’emporte et j’oublie ma recherche. Un jour, peut-être, je parviendrai à les noter, tous ces MOTS RETROUVÉS.

C’est à vous main tenant. Emmenez-nous de librairie en librairie au gré de leurs noms et postez votre texte dans les commentaires ci-dessous. Merci.

(L'image ci-dessus est une reproduction d'une peinture de J.M. Papadacci)

Comments

[Jacqueline]

J'ai retenu la Manoeuvre librairie haute en couleurs par le choix des livres, et dont le Maître très littéraire vous guide vers une lecture classique, de l'action ou des sujets, des polars très en vogue, il a aussi pour passions d’autres métiers tel que la voile et je peux moi aussi découvrir ce que j'aime.

L'impromptu

Cette librairie m’a beaucoup interpellée sur le choix des livres éducatifs pour les enfants, bien sûr on y trouve de toutes littératures ; j’aime leur accueil et leurs conseils.

Terre d'Aligre

La librairie connaissances des arts et la particularité de cet endroit, la créativité, la terre dans toute sa splendeur, qui se transforme, différents

sujets tels que Tapirs entêtés, et autres personnages. Des assiettes, bols tableaux en céramique. J'adore cet endroit très passionnant.

[Aïssa]

Atterrissage tout en douceur… Légère comme une goutte d’eau dans ce quartier plein de magie dit difficile. Telle une « Goutte d’or », elle rayonne selon ses envies parmi les étalages de livre. Le temps de dévorer un roman, comme à « La régulière », le vent la transporte vers de nouveaux horizons. De nouveau la brise caressante. La voilà Vingt mille lieues sous les mers, explorant les beaux ouvrages de « Jules Verne ». Sa lumière se fait plus vive et son esprit étincelle. Quel bonheur de se laisser porter par ces histoires.

[KISTROT]

A la recherche de livres signalés par le Masque et la Plume, je suis allé à " L'

Arbre aux Papiers" et " Au Merle Moqueur" mais ils les avaient tous vendus.



" Delamain", je hélais un bus pour aller au " Comptoir des Mots" tenu par " La Belle Hortence" mais elle avait été dévalisée.



Il y avait " Belle Lurette" que je n'étais pas venu dans le quartier, en attendant de poursuivre mes recherches, je suis allé me consoler à la " Librairie Gourmande"

où je ne me suis pas mis que " Les Mots à la Bouche".

[Fadila]

Le Temps-Livre voguait, tant bien que mal, sur le bateau ivre du canal St Martin, ou peut-être de l’Ourcq, ou encore, sur la Seine, on ne sait jamais très bien où il en est, ce Temps-Bourré.



L’Arbre à Lettres décoche des mots comme autant de carreaux, direct en plein cœur car c’est un archer expérimenté, qui, à l’instar de Cupidon, ne rate jamais sa cible.



Joseph Gibert était un jeune homme qui n’aimait qu’une seule chose dans la vie : lire. Il avait tant de livres, que son appartement en était rempli. Du sol au plafond, plus un seul cm2 n’était disponible, on n’avait nulle part où poser le pied sans écraser un ou deux livres ou en faire tomber des empilements. Amélie, son épouse, en avait assez. Un beau jour, elle prit le taureau par les cornes et décida d’ouvrir une boutique au pied de son immeuble, un cordonnier venait de prendre sa retraite, elle eut le bail pour pas cher. En très peu de temps, la maison fut vidée, ce qui prouvait que Joseph avait bon goût. C’est ainsi qu’Amélie l’embaucha dans sa librairie. Il choisissait des livres qu’il pouvait lire tout son saoul, tandis qu’elle écrivait, entre deux clients, ce qu’elle avait toujours voulu faire. Ils étaient ensemble, enfin sur la même longueur d’onde, enfin heureux.

[eva]

Une pièce blanche nue, seuls face au temps

Ils attendent immobiles, les guetteurs de vent

Des bulles en vrac vibrent dans des champs magnétiques

Un phare noir sonne au loin la dimension fantastique

Transperce de paroles ordinaires un jour éternel



Dans une plaine bleue, des arpenteurs, songent

Tannent ses sillons d'encres noires et de mensonges

Là où fissurent les corps, soufflent des tempêtes

L'arbre du voyageur, perle de textures, son armure défaite



Un coup parfait perce ma gorge, impassible

Le sang sombre et visqueux coule irascible

Ma bouche suturée, retient la bile saturée

Des maux, des syllabes buttent sur des dents ébréchées



Je suis une parmi d'autres, des buveurs d'encres

Dociles, ils attendent, une pierre sur le coeur

L'éveil véhément, la morsure intérieure



(guetteurs de vent, bulles en vrac, champs magnétiques, phare, dimension fantastique, arpenteurs, l'arbre du voyageur, texture, buveurs d'encres)