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24 septembre 2021

Plasmas, de Céline Minard (éd. Rivages)

9782743653675

Le premier récit donne de l’écriture de Céline Minard une perception nette : on se jette dans le vide avec les trapézistes. Le porteur va nous rattraper, c’est sûr, c’est précis. Mais la faille est quelque part. On attend.

On tourne la page. Le monde n’est plus celui qu’on connaît, qu’on croit connaître. Puisque l’humanité va disparaître, Céline Minard fait le saut : elle s’engage dans le vivant, ses métamorphoses ; on ne sait pas toujours identifier les personnages parce que nous ne sommes plus dans ce monde, l’humain n’est plus au centre, il n’y a plus de centre. Il y a des interactions, des relations, des fluides, des forces. Parfois encore une humaine ici, avec les chevaux, avec les grands singes, mais c’est toujours par une sorte de subversion. Et puis, quand ce sont des humains, on avance de plus en plus vers l’enfance, comme si vieillir se faisait à rebours. Une faute de frappe — ça ne peut pas être tout-à-fait un hasard — m’a fait écrire ici « cueillir » à la place de « vieillir ». Tout, en effet, est mélangé : il faut parler du vivant et non des végétaux, animaux, minéraux. La pierre des ricochets passe de la main à l’eau et revient dans la poche : elle reste pierre et pourtant garde la dynamique de ces contacts. On peut vivre au rythme de l’arbre, tomber amoureux d’une poulpe pour ses couleurs changeantes. Tout ce que les imaginations ont inventé et qu’on peut trouver dans des livres, romans, mangas, comics, ou dans des films, tout peut exister simultanément mais quelle vie ? 

La référence à Ursula K. Le Guin (« la Kuïn » du dernier texte ?), celle qui nous accueille à l’entrée du livre, est une annonce. Il faudrait tout simplement peut-être en finir avec les super-héros.

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