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main tenant
7 août 2021

Ce qu'elle dit pendant la marche

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Voici d’autres photos de l’exposition visible au Musée Niepce jusqu’au 19 septembre 2021. Et voici quelques extraits d’un texte écrit pendant une étape de la marche et dont j’ai retiré quelques lignes : ce sera à vous de le compléter. Il s’agit d’un dialogue. Nous ne saurons pas qui parle d’abord, homme ou femme, qui s’exprime à la première personne, mais nous avons une indication concernant la seconde personne : c’est « elle ». Et c’est ce qu’elle dit que je vous invite à imaginer. Vous pouvez, bien sûr, vous appuyer sur les photos que je joins à ces extraits. La photo du chemin dans la campagne (ci-contre) est exposée en grand format près du texte dans l’exposition de Chalon-sur-Saône. Les autres sont réparties dans les différentes salles.

« Il n’y a que la marche, le corps qui marche, les jours, le souffle et les tendons. Sur la communale qui sépare des milliers d’arbres jumeaux, je désintègre l’espérance d’une rencontre.

Elle me dit que…

Je lui réponds que c’est difficile, mais ça va. Une douleur discrète s’est emparée de mes pieds depuis quelques années, j’ai l’habitude, aussi mon bagage est trop chargé, il s’impose avec le temps.

Elle dit qu’il ne faut…

Je sillonne vallées et air frais. L’eau et la forêt nous sont données. Je m’interroge sur les lois authentiques, la peur, ce qu’elle engage comme replis et isolements.

Elle dit qu’il y a…

Je ne dis rien. Nous partageons l’inexprimable. »

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C'est à vous main tenant. Merci de compléter le dialogue et de le poster dans les commentaires ci-dessous.

Commentaires
E
"Il n’y a que la marche, le corps qui marche, les jours, le souffle et les tendons. Sur la communale qui sépare des milliers d’arbres jumeaux, je désintègre l’espérance d’une rencontre." <br /> <br /> <br /> <br /> Elle me dit insondable, décrit la confusion. D’une rencontre et de la collision. De l’échange contre la destruction. Condamnés à l’éternel rotation, la beauté de s’enlacer en orbite autour du point invisible de gravitation. Ombrageuse, elle imagine l’explosion, la poussière, l’énergie dans la mort des corps. Elle espère le mystère de l’après. Ma part matérielle en elle. Ces marrées tièdes tressées d’écumes moisies. Soucieuse, elle se penche sur mes pôles malades et s’épanche sur ma convalescence. <br /> <br /> <br /> <br /> "Je lui réponds que c’est difficile, mais ça va. Une douleur discrète s’est emparée de mes pieds depuis quelques années, j’ai l’habitude, aussi mon bagage est trop chargé, il s’impose avec le temps." <br /> <br /> <br /> <br /> Elle dit qu’il ne faut pas murer la douleur dans un cratère d’obscurité. <br /> <br /> Où les parois desquament et le moellon fond nauséabond. <br /> <br /> La doléance, en silence asservit les dociles <br /> <br /> La blessure se structure. Emmêlée dans des nœuds ostensibles. <br /> <br /> Qui révèlent mon axiome pathologique. <br /> <br /> Pour elle, les plaies sont magmatiques, discrètes, ésotériques. <br /> <br /> Dans des plaines lunaires, sans brume, où murmure la Séléné. <br /> <br /> <br /> <br /> "Je sillonne vallées et air frais. L’eau et la forêt nous sont données. Je m’interroge sur les lois authentiques, la peur, ce qu’elle engage comme replis et isolements." <br /> <br /> <br /> <br /> Elle dit qu’il y a des lois édictées par les rois et celles de l’attraction. <br /> <br /> Que tout repose sur le mouvement inéluctable d’une libration <br /> <br /> Il faudra faire semblant. S’atomiser dans la glace en sublimation. <br /> <br /> Fuir les forces immobiles devant les trous noirs. <br /> <br /> Et garder nos songes secrets. Qu’ils se consument dans ce purgatoire. <br /> <br /> <br /> <br /> "Je ne dis rien. Nous partageons l’inexprimable."
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O
Il n’y a que la marche, le corps qui marche, les jours, le souffle et les tendons. Sur la communale qui sépare des milliers d’arbres jumeaux, je désintègre l’espérance d’une rencontre.<br /> <br /> Elle me dit que « chacun a ses raisons d’y aller. La mienne est de tourner le dos à tout, de prendre de la distance. Je rejette le monde entier derrière moi. »<br /> <br /> Je lui réponds que c’est difficile, mais ça va. Une douleur discrète s’est emparée de mes pieds depuis quelques années, j’ai l’habitude, aussi mon bagage est trop chargé, il s’impose avec le temps.<br /> <br /> Elle dit qu’il ne faut pas trop se charger : « un bon bout de corde, des mousquetons, au cas où je devrais aider quelqu’un en difficulté. Une toile imperméable et une autre pour me réchauffer en cas de bivouac forcé. Je n’emporte ni à manger ni à boire. »<br /> <br /> Je sillonne vallées et air frais. L’eau et la forêt nous sont données. Je m’interroge sur les lois authentiques, la peur, ce qu’elle engage comme replis et isolements.<br /> <br /> Elle dit qu’il y a dans la peur « une forme de respect et même de révérence due à l’immensité du lieu qu’on traverse. La crainte est le préliminaire de la concentration. Elle n’entrave pas les mouvements, elle en augmente la précision. »<br /> <br /> Je ne dis rien. Nous partageons l’inexprimable. <br /> <br /> <br /> <br /> (les réponses sont extraites des premières pages du livre d’Erri de Luca « Impossible »)
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P
Il n’y a que la marche, le corps qui marche, les jours, le souffle et les tendons. Sur la communale qui sépare des milliers d’arbres jumeaux, je désintègre l’espérance d’une rencontre.<br /> <br /> Elle me dit que la solitude de la campagne vaut mieux que le vacarme des villes, et que la rencontre espérée peut être une bonne motivation.<br /> <br /> Je lui réponds que c’est difficile, mais ça va. Une douleur discrète s’est emparée de mes pieds depuis quelques années, j’ai l’habitude, aussi mon bagage est trop chargé, il s’impose avec le temps.<br /> <br /> Elle dit qu’il ne faut jamais trop se charger quand on a choisi de marcher. Partir avec un seul livre, une carte IGN, juste de quoi manger un peu. Quand on part pour deux journées, on n’emporte pas ce qu’il faudrait pour une semaine. C’est les pieds qui prennent tout. Ils préfèrent un chemin de terre à une route bétonnée.<br /> <br /> Je sillonne vallées et air frais. L’eau et la forêt nous sont données. Je m’interroge sur les lois authentiques, la peur, ce qu’elle engage comme replis et isolements.<br /> <br /> Elle dit qu’il y a de quoi s’inquiéter quand la peur prend le dessus mais que c’est parfois une bonne conseillère : on ne s’approche au bord du précipice quand on a peur de tomber.<br /> <br /> Je ne dis rien. Nous partageons l’inexprimable. 
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A
Il n’y a que la marche, le corps qui marche, les jours, le souffle et les tendons. Sur la communale qui sépare des milliers d’arbres jumeaux, je désintègre l’espérance d’une rencontre.<br /> <br /> <br /> <br /> Elle me dit que la marche lui permet de réfléchir, qu'il lui suffit de marcher pour retrouver le calme intérieur. <br /> <br /> <br /> <br /> Je lui réponds que c’est difficile, mais ça va. Une douleur discrète s’est emparée de mes pieds depuis quelques années, j’ai l’habitude, aussi mon bagage est trop chargé, il s’impose avec le temps.<br /> <br /> <br /> <br /> Elle dit qu'il ne faut parfois qu'un petit défaut dans la chaussure pour souffrir. Alors on cherche un cordonnier qui saura corriger ce défaut pour retrouver le plaisir de marcher.<br /> <br /> <br /> <br /> Je sillonne vallées et air frais. L’eau et la forêt nous sont données. Je m’interroge sur les lois authentiques, la peur, ce qu’elle engage comme replis et isolements.<br /> <br /> <br /> <br /> Elle dit qu'il y a toujours de l'apaisement à retrouver dans la marche qu'elle soit solitaire ou en groupe.<br /> <br /> <br /> <br /> Je ne dis rien. Nous partageons l’inexprimable. 
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