Après l'orage

Dans un de ses nombreux poèmes, intitulé Palpitations sous haute tension, Pablo Poblète commence chaque vers par « nous sommes », suivi d’un participe passé, ce qui met le verbe à la forme passive, qu’il fait suivre d’un groupe nominal introduit par le mot « par » qui fait de ce groupe nominal un complément d’agent. 

Début du texte de Pablo Poblète :
Nous sommes conditionnés par les nuages
Nous sommes conditionnés par la fumée noire
(…)
Nous sommes modifiés par la lumière
(…)
Nous sommes effrayés par le chiffre zéro
(...)

Nous allons suivre ce mode de construction des vers successifs que nous allons écrire selon les règles ci-dessous.
Le premier participe passé commencera par la lettre S, le premier mot du groupe nominal introduit par « par » commencera par la lettre S

Le deuxième participe passé commencera par la lettre A, le deuxième mot du groupe nominal introduit par « par » commencera par la lettre A

Le troisième participe passé commencera par la lettre M, le troisième mot du groupe nominal introduit par « par » commencera par la lettre M

Le quatrième participe passé commencera par la lettre E, le quatrième mot du groupe nominal introduit par « par » commencera par la lettre E

Le cinquième participe passé commencera par la lettre D, le cinquième mot du groupe nominal introduit par « par » commencera par la lettre D

Le sixième participe passé commencera par la lettre I, le sixième mot du groupe nominal introduit par « par » commencera par la lettre I

Si vous allez au-delà de six vers, vous reprendrez la consigne dans le même ordre (S, A, M, E, D, I)

Exemple :

Nous sommes surpris par le silence après l’orage
Nous sommes abasourdis par l’averse violente et soudaine
Nous sommes malmenés par les mouvements impétueux du vent
Nous sommes étonnés par l’exaltation des feuillages dans la tourmente
Nous sommes déconcertés par le déchaînement des éléments
Nous sommes impressionnés par l’intensité brève de ce tumulte

C’est à vous main tenant. Composez votre texte comme cela vous est proposé et postez-le dans les commentaires ci-dessous. Merci

Comments

[KISTROT]

Nous sommes surpris par la situation tendue qui règne dans la foule qui défile.



Nous sommes alarmés par l'arrivée soudaine d'un groupe de "Black blocks".



Nous sommes mortifiés par le matraquage général et aveugle qui s'en suit.



Nous sommes émus par un éborgné allongé sur le trottoir;



Nous sommes découragés par le déferlement de la violence.



Nous sommes interpelés par l'intolérance qui règne partout.

[Franis20]

Nous sommes stoppés par la série de nouveaux travaux à réaliser dans le parc.

Nous sommes affolés par l'acompte demandé, venant des jardiniers avant de commencer.

Nous sommes mal informés par les maîtres d'œuvre depuis le début.

Nous sommes encouragés par l'entrepreneur à changer notre projet de plantes aromatiques.

Nous sommes déroutés par les démarches nouvelles à faire.

Nous sommes intéressés par les informations de dernière minute concernant les jardins.

[Violette]

Nous sommes saisis par les staccato de la pluie sur la véranda.

Nous sommes alertés par les aaaaah des enfants.

Nous sommes médusés par les mouvements impétueux des arbres.

Nous sommes estomaqués par les éclairs à tire- larigot.

Nous sommes dépassés par les détonations en rafales.

Nous sommes inondés par les impressionnantes trombes d eau.

[eva]

Nous sommes sérancés par la sphacèle en sourdine

Nous sommes affanés par l’acétyle anonyme

Nous sommes maganés par la moire du mensonge

Nous sommes ellués par l’évague des écumes

Nous sommes démaclés par le dogme dépoli

Nous sommes insolés par l’indolore inertie



Nous sommes salis par les sédiments suppliciés

Nous sommes asservis par l’accore adorné

Nous sommes madérés par le murmure d’une moisissure

Nous sommes écharnés par l’émeri d’un effluve

Nous sommes décérébrés par le déclin dépulpé

Nous sommes interdits par l’insignifiance irisée



Nous sommes saccagés par le stigmate de la survivance

Nous sommes aliénés par l’ablation de l’absence

Nous sommes maganés par le marbre de la méfiance

Nous sommes éviscérés par l’exil de l’essence

Nous sommes défigurés par la déflagration d’un désert

Nous sommes insculpés par l’ivresse de l’indifférence



Nous attendons dimanche dans la déliquescence

[Crissou]

Nous sommes stupéfaits par la solitude inaltérable qui perdure autour de nous.

Nous sommes atterrés par les atermoiements de nos contemporains.

Nous sommes malmenés par les mutations qui nous attendent encore.

Nous sommes ébahis par l’évidence du gouffre qui nous fait face.

Nous sommes dépités par le durcissement des conflits.

Nous sommes ignorés par l’irrévérence, l’indifférence, l’incompréhension.