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31 janvier 2021

Raz de marée, suivi de Marée basse, de Paul Verrept (éd. Actes Sud Papiers)

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Là tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe calme et volupté. (Baudelaire)

C’est ainsi qu’apparaît la maison au bord de la mer, d’où le couple contemple derrière la baie vitrée le sac et le ressac, rythme paisible s’il en est. Mais dans ce décor, qui semble unir l’homme et la femme trouvant là ce qui suffit à leur désir, viennent échouer des gens, rejetés par la mer. Un homme, une femme, et cet enfant qu’on vient ramasser, combinaisons blanches et gants en latex. C’en est fini du luxe, du calme et de la volupté. C’est surtout l’impossibilité de comprendre ce que l’autre, la femme ou l’homme, derrière la baie vitrée, ressent devant cet évènement.

Dans ce texte en deux parties, on va suivre leur rupture et la totale désorientation d’elle d’abord, puis de lui. Comment réagir ? Comment supporter ? Elle regrette de n’avoir pas secouru l’enfant. Il se méfie de ceux qui arrivent par la mer, morts ou vivants. Mais ils ne se parlent plus. Aucun mot ne peut les réunir dans la maison au bord de la mer. L’une et l’autre partent, quittent, s’enfoncent dans une solitude désespérée.

Je venais de lire Naufrage avec spectateur. Le texte de Paul Verrept ajoute à cette lecture un nouvel aspect : l’obsédante image du naufrage provoque ici le désir de fuir jusqu‘à ce que quelqu’un vienne et pose sa  main sur l’épaule de la femme et dise « peut-être avons-nous le choix », ou sur l’épaule de l’homme et dise « tu dois rentrer chez toi ». Et leurs gestes ne ressembleront en rien « à leurs gestes d’avant ».

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