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25 janvier 2021

Réflecteur de la neige, de Manon Thiery (éd. Cheyne)

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Sept ans après Lysiane Rakotoson, le prix de la vocation revient, en 2020, à la neige. Cette fois, j’entends les titres de Valérie Rouzeau : Pas revoir, suivi de Neige rien

Ce n’est pas que ces poèmes de Manon Thiery leur aient emprunté quoi que ce soit. C’est qu’il « n’y a pas de père / (…) / seulement / la caravane du silence », et un peu plus loin, « tes yeux / se ferment maintenant ». Les pages ne se remplissent pas. Sont-elles creusées, si « poser quelque chose dans un trou / c’est ce que l’on fait quand on écrit » ? Au fond, y trouvera-t-on le souvenir d’un visage ? Ce visage parfois superposé à un autre visage dans un miroir, à moins qu’il n’y ait à voir que le blanc de la neige ou ce « linge encore un peu sale » qui me fait penser au voile de Véronique gardant l’image du visage de Jésus sur son chemin de croix. Mais rien, ici, de religieux. Le miroir planté n’est peut-être qu’une vitre ouverte dans la neige piquée ici et là d’aiguilles de pin et d’épines. Elle voudrait appeler, elle siffle, comme on appelle un chien ou comme fait un oiseau. Les oiseaux de Braque dont elle écrit qu’elle voulait juste en être, sifflent aussi et Saint-John Perse écrit : « son cri dans la nuit est cri de l'aube elle-même ».

« Je ne reconnais pas mon sommeil », écrit-elle. « J’invente d’autres fins au rêve ».

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