Les poches pleines de bombes, d'Alphonse Clarou, publié dans La correction (éd. Le dernier télégramme)

Alphonse Clarou lit Jean Gratien, alias Dionys Mascolo lisant Saint-Just. « Ces paroles ont été suivies d’effet comme l’aurait été un geste ou un phénomène physique (…) nées pour servir dans le moment et disparaître ». Dionys Mascolo fait paraître des « Oeuvres » de Saint-Just en 1946 d’abord puis en 1967, mais s’interroge : « Est-il possible de lire Saint-Just ? » C’est qu’en effet, les textes de Saint-Just « ne sont que de l’ACTION ». Alphonse Clarou écrit : « Saint-Just venu au monde pour le transformer n’a qu’une seule vie, brève au demeurant, et n’a pas le temps de se corriger ». C’est un « penseur en actes, un penseur d’actes » (D. Mascolo). Dans cet article, A. Clarou cite Deleuze et Guattari, Sophie Wahnich, Miguel Abensour, Franz Kafka qui écrit dans son journal que « chaque mot, dans la main des esprits — cet élan de la main est leur geste caractéristique — devient une lance retournée contre celui qui parle ». 

Le livre auquel fait référence Alphonse Clarou est (re)publié en 1968 chez Gallimard sous le titre Saint-Just  Oeuvres choisies - Avant-propos de Dionys Mascolo, introduction de Jean Gratien - , et présenté en ces termes : 

Né en 1767, Saint-Just a été guillotiné le 10 thermidor de l'An II (1794) ; il n'avait pas encore vingt-sept ans. 
Il n'existe peut-être aucun autre exemple dans l'Histoire où l'on retrouve une conjonction aussi passionnée et parfaite entre l'écriture, la parole et l'action. 
Ce volume comprend les textes les plus significatifs de Saint-Just. Ils témoignent d'une révolution passée et annoncent une révolution future.

Comments

[onarretetout]

René Char : « Tu ne peux pas te relire mais tu peux signer. » (Fureur et mystère)