Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
main tenant
13 décembre 2020

Le départ, film de Saïd Hamich Benlarbi

fullsizeoutput_3ec6

Une mère et son fils dans une campagne marocaine, main dans la main.

Une bande d’enfants jouant ensemble dans cette même campagne près de la ville.

Leurs jeux interrompus par l’arrivée du père d’Adil, revenant de France avec son fils aîné et la femme de celui-ci, une Française.

Ces trois éléments vont être tressés dans le court-métrage de Saïd Hamich : le rapport à la mère, aux copains, au père. Et quelque chose va rompre l’équilibre qui semblait installé au début : le père ne dort pas dans le lit de la mère, la femme du frère fait naître ces désirs qui font sortir de l’enfance. Elle incarne aussi la France aux yeux des Marocains, adultes et enfants de ce film.

Le père va repartir après quelques jours emmenant avec lui Adil, privant brutalement sa mère de son second fils après le premier, soi-disant pour lui assurer un meilleur avenir.

Mais ce qui se joue dans la tête d’Adil, c’est le départ, la séparation, ce moment douloureux à partir duquel l’enfant va grandir, quitter les copains, quitter sa mère et sa grand-mère, quitter sa terre natale, le bateau effaçant peu à peu à l’horizon la côte marocaine, quand on ne voit pas encore où on arrive.

Saïd Hamich réalise un court-métrage d’une grande sensibilité grâce à des images qui, tout à la fois, nous introduisent dans l’intime de l’enfance et nous en tiennent à distance (ce troublant chant de la mère et les soins qu’elle prodigue à son fils), prend au sérieux les jeux de l’enfance et les questions qui les accompagnent. Un mot du père met fin à cette période de la vie.

C’est en 2004 : Hicham El Guerrouj, champion marocain, gagne aux Jeux olympiques d’Athènes. Cette victoire, célébrée sur la terre marocaine, coïncide pour l’enfant avec le début d’une vie d’exilé.

Commentaires
main tenant
main tenant
Derniers commentaires