Peu à peu

Commentaires sur Peu à peu

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  Le jeune moussaillon apprenait son métier peu à peu. Il espérait résister face à face aux éléments qui peuvent se révéler furieux. Pour le moment, il embarquait pour son premier long voyage et cabotait de port en port.

  Posté par abcl, 01 août 2020 à 10:17 | | Répondre

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  "Je ne t'aime plus" a-t-il martelé, mot à mot
  Cinq mots, les plus cruels.
  Peu à peu, leur réalité m'envahit.
  Je me dissous, objet abandonné aux encombrants.
  Vague après vague, la douleur s immisce dans mon corps.
  Je vais mourir.
  Je survis, pas à pas, lutte après lutte.
  Je suis là.

  Posté par Violette, 04 août 2020 à 10:57 | | Répondre

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  Face à face avec mes trois boules de poils, la sérénité est à son comble.
  En coude à coude les deux plus jeunes oscillent entre coups de griffes et instants tendres.
  Jour après jour leurs espiègleries tiennent mon sourire éveillé.

  Posté par Carine D, 05 août 2020 à 22:14 | | Répondre

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  Le métro était bondé.
  Nous étions tous entassés malgré les récentes consignes de distanciation.Dos à dos, face à face, nez à nez...
  De temps en temps-là rame s’arrêtait au milieu du tunnel.
  Les lumières s’éteignaient.L’attente était interminable.Petit à petit ,la sueur dégoulinait sous nos masques étanches.La climatisation était interdite à cause de la circulation des virus.
  Il faisait si chaud !De minute en minute j’avais l’impression d’étouffer.
  Tant pis pour le rendez-vous en tête à tête avec mon cousin. Je serai en retard...
  Si ça continue je vais faire un malaise et les pompiers seront obligés de me faire du bouche à bouche pour me ranimer.
  Pas d’hésitation, à la station Balard je descends, je fais faire une provision d’oxygène à la borne Oxy Air puis je me désaltérerai à la borne H2O.
  Si je suis assez rapide je pourrai conserver le même ticket.
  Après je repartirai.

  Posté par Ghislaine, 08 août 2020 à 18:43 | | Répondre

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  Nous sommes face à face avec la montagne qu'il nous faudra vaincre pied à pied.
  Dans les hauteurs nous devrons être vigilants, car nous pourrions nous trouver nez à nez avec un ours. Plus haut, l'oxygène diminue petit à petit, et peu à peu nos mouvements deviendront plus lents et nos membres plus lourds.
  Plus tard, la presse écrirait mot à mot:" ils ont gagné leur corps à corps avec la montagne".

  Posté par KISTROT, 08 août 2020 à 21:57 | | Répondre

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  Face à face, les astres se confrontent, éblouis, étonnés, antagonistes.
  Peu à peu, ils se séparent, l’un retombe dans la nuit, l’autre émerge dans sa propre lumière.
  Jour après jour, nuit après nuit, la Lune et le Soleil sont voués à se manquer, à l’exception de ces éclipses exceptionnelles qui marquent les esprits des hommes.

  Posté par Quy Hanh, 11 août 2020 à 17:03 | | Répondre

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  Côte à côte
  Raser
  Les murs d'indifférence
  
  Terre à terre
  Rater
  Le bonheur de si près
  
  Bord à bord
  Ramer
  Vers des rives semblables
  
  Coeur à coeur
  Rimer
  Enfin à quelque chose
  
  Peu à peu
  Limer
  Nos chaînes et nos entraves
  
  Corps à corps
  Aimer
  Toute une éternité.

  Posté par Gervais, 16 août 2020 à 22:40 | | Répondre

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  Nos pieds nus sur la piste, des petits nuages de poussière soulevés à chaque foulée, comme le sillage éphémère formé par l’écume derrière le bateau. Épaule contre épaule, main dans la main, enfants, nous cheminions vers l’école, 10 kilomètres aller, 10 kilomètres retour, matin et soir pour étancher notre soif d’apprendre et notre besoin de connaître et comprendre votre monde, si étrange à nos yeux d’africains de la corne.
  Nous avons bâti l’édifice de notre culture, pierre après pierre. Pas à pas, petit à petit, tout doucement, nos petits corps éreintés par la course, nous avons appris votre monde, qui n’avait rien de commun avec le nôtre et nous fascinait tant.
  De retour à la maison, recrus de fatigue, nous retrouvions notre langue, notre nourriture, notre peuple et nos jeux. Le plus souvent, nous faisions des devinettes, dos à dos, pour en augmenter la difficulté. Hailé, te souviens-tu de nos rires fusant vers le ciel à chacune de nos réponses erronées ?
  Nous avons appris la vie dans nos villages et notre histoire dans nos maisons. Nous n’avons compris que bien plus tard que l’essentiel était là, dans la fumée, montant au ciel de nos nuits profondes, du feu qui cuisait nos repas, éclairait et chauffait nos cases, la flamme salvatrice qui éloignait les bêtes mangeuses de bétail et d’hommes.
  Non, pas encore. A ce moment-là, nous étions obnubilés par vous. Nous étions fascinés par la couleur et l’odeur de votre peau, d’abord, par vos cheveux raides ainsi que par les différentes teintes claires de vos yeux étranges. Nous n’avions jamais vu de gens comme vous. Par votre manière de parler, ensuite, si sûrs de vous, et pour finir, par l’arrogante supériorité que vous affichiez lorsque vous vous adressiez à nous. Oui, nous rentrions chez nous, le soir, gênés de ce que nous étions, de ce qui constituait notre univers, de notre peuple, de nos peuples, de notre continent, et même de notre peau et nos cheveux. Voilà ce que vous nous inspiriez : crainte de vous par l’humiliation, la journée et honte de nous-mêmes le soir venu.
  Mon mépris de façade a tout d’abord brisé le cœur de ma mère, qui a beaucoup pleuré, et laissé mon père sans voix, perdu dans une parfaite incompréhension de ce qui m’arrivait. Il n’avait pas le code, un monde lui échappait et son enfant avec.
  Nos parents pensaient nous offrir une chance, un avenir, en nous envoyant à l’école des blancs, lesquels triaient les enfants des villages en fonction de critères qui nous étaient incompréhensibles. Car tous les enfants n’étaient pas scolarisés. Ceux qui restaient au village nous jalousaient. Les missionnaires choisissaient, en général deux garçons, plus rarement, un garçon et une fille. Chez nous, Hailé et moi avons été choisis, probablement en raison de la solidité de nos jambes. Tout le village s'était réjoui pour nous. Une fête avait même été organisée en notre honneur, un bœuf, c’est-à-dire une véritable fortune pour notre peuple, avait été sacrifié pour les réjouissances. La fête a duré toute la nuit. Hailé et moi étions si fiers. C’est pour cette raison que notre attitude, au bout de quelques mois seulement, a surpris et déçu les villageois. Ils ne s’attendaient pas à récolter notre dégoût de nous-mêmes et notre mépris pour ce qu’ils représentaient désormais à nos yeux : des sous-développés, expression qui tient en elle toute la violence et la condescendance du colonialisme et de sa forme moderne, néo colonialisme déguisé sous le oripeaux d’un tiers mondisme, bonne conscience aux ventres pleins.
  Grand-mère, quant à elle, n’a pas été impressionnée du tout par nos paroles blessantes. Elle ne s’est pas laissé décontenancer une seule seconde par notre attitude. Elle m’a mis une baffe tellement magistrale, qu’elle a fait fuir tous les autres gosses. Grand-père a ri, quant à lui, très longtemps, et quand enfin il a pu s’arrêter, il m’a tout simplement traitée de sotte et puis il est rentré dans sa case, en déclarant que ma simple vue le fatiguait. Je les ai cruellement blessés, tous.
  Aujourd’hui, je sais qu’ils avaient raison, mais à l’époque, cet entre-deux était des plus inconfortables, surtout compte tenu de notre jeune âge. C’était comme s’il nous fallait choisir notre camp entre deux mondes : le nôtre et celui qui nous attirait, celui de la puissance ! Nous nous excusions d’être qui nous étions.
  Satisfaits de vous, vous nous avez montré votre vrai visage : l’argent et le pouvoir, le développement qui n’est qu’économique et votre conception de la justice : à deux vitesses, comme votre médecine que vous expérimentiez sur nos corps. Nos anciens, au village, nous ont enseigné le don sans retour, la mise en commun des ressources, car quand on n’a rien, on n’attend rien. Par l’exemple, ils nous ont montré le respect dû à tout ce qui vit sur terre parce qu’il est utile à notre subsistance, parce que tout s’interpénètre. L’homme est une toute petite chose fragile et nécessaire au sein de ce tout. Bien sûr, nous avons nos défauts, nos égos, nos querelles et nos guerres, car nous ne sommes pas et ne serons jamais conformes à votre mythe du bon sauvage, que certains d’entre vous voulaient nous appliquer, l’innocence première, comme une ébauche d’humanité. Mais rien n’est comparable à votre capacité de nuisance, votre volonté de tout détruire sur votre passage, qui finira par vous aussi, in fine, vous emporter.
  N’empêche tout ça ! Moi, j’aimais cheminer avec Hailé, mon voisin de case, main dans la main, épaule contre épaule, 10 kilomètres aller, 10 kilomètres retour, pour apprendre le monde des roumis, des toubabs, de ceux qui se croyaient civilisés et nous considéraient comme des animaux à peine évolués qu’il fallait mater à coups de bâton, christianiser de force, alors que, sans nous, ils n’auraient jamais pu survivre sous nos climats et nos milieux naturels si difficiles. Oui, sans nous, sans notre adaptation, instituteurs, gouverneurs, pères blancs ou bien Tarzan, qui préférait sa guenon aux africains, tous seraient morts de déshydratation, de dysenterie, de paludisme ou broyés sous les crocs de nos lions. Ils déclaraient notre continent hostile, ils avaient décrété que nous étions des inférieurs, des sauvages, mais qui a pillé, tué, torturé, déporté, exploité jusqu’à la mort simplement pour entasser de l’argent ? Nous n’étions guère plus que du bétail à vos yeux. Vous vous étiez décrété le parangon, une bonne fois pour toute, et nous, tout juste pâles copies ratées, issues d’un moule imparfait, d’une ébauche, au mieux. Oui, c’est notre humanité ainsi que notre intelligence que vous nous déniiez. Qui, encore aujourd’hui, exploite nos mines et nos champs, massacre notre faune et détruit notre flore ? Qui pollue ? Qui refuse encore aujourd’hui de réparer tous ces crimes commis au nom d’une civilisation prétendument supérieure ? Vous, ou bien nous ? Nous devons encore et toujours, nous conformer à vos principes, partager vos opinions, vos ennemis doivent être les nôtres, il s’agit de servir votre intérêt, que vous postulez supérieur au nôtre, sans même avoir besoin de le formuler. Encore aujourd’hui, vous décidez de ce qui est le mieux pour nous, dans le sens de vos intérêts financiers et partisans, c’est pour cela que vous protégez, enrichissez et, si nécessaire, cachez et défendez les dictateurs qui appauvrissent et asservissent nos peuples, cela, tant qu’ils vous servent et dès lors qu’ils cessent, vous les lâcher sans une once de scrupule.
  Désormais, ce qui caractérise nos relations, c’est votre ingratitude, votre suffisance masquée et votre mépris teinté de misérabilisme, votre politiquement correct quand vous vous adressez à nous, preuve indéniable du déclin de votre pensée, de plus en plus indigente, à l’image de la médiocratie qui a pris tous les pouvoirs chez vous et nous, nous subissons vos pollutions depuis bien trop longtemps.
  Pourtant, nous, sauvages de tous les continents, sommes le souffle du monde, nous ne faisons qu’un avec l’univers tout entier. Nos cœurs battent en symphonie avec la terre. Nous percevons des pulsions, nous entendons des chants dont vous ignorez tout. Nous voyons les poumons se gonfler dans notre respiration, à chacune de nos inspirations. Certes, nos vies sont dures et la violence nous environne, mais à la fin des fins, vous n’êtes rien avec tout votre argent volé.
  Hailé, t’en souviens-tu, dis ? Nous aimions tant l’odeur de la terre brûlée, sèche et blanche, craquant sous nos pas en cadence, le chant de l’éveil des oiseaux dans la nuit pour nous accompagner en harmonie et en rythme avec nos cœurs, nos accélérations lorsque certains bruits, surtout les plus furtifs, les plus feutrés, ceux qui ne nous étaient pas familiers, nous terrifiaient. C’est à ce moment-là que tu t’es façonné grand champion de l’endurance, roi incontesté de la course de fond, respecté de tous, partout, toute l’Afrique, tous les va-nu-pieds du monde derrière toi, pour jubiler à chacune de tes victoires ! Sur tes épaules flotte encore le drapeau des laissés pour compte.
  En te regardant courir sur les stades du monde entier, je sais que la honte a déserté nos cœurs, nous avons cessé de nous cacher. Sur les pistes, tu as vaincu, à la loyale, avec ton intelligence, ta détermination, ta force et séduit par ton incroyable beauté. Aujourd’hui, tu ne cours plus que pour ton plaisir et, pour boucler la boucle, à ton tour, tu enseignes.
  Et moi, le souvenir de nos courses quotidiennes, là-bas, au village, nos pieds nus foulant notre terre, m’a donné l’envie de raconter qui nous sommes, dans la corne, aux confins, sur la terre tantôt rouge, tantôt blanche, tantôt brune, tantôt sèche, tantôt trempée par le déluge lorsqu'il se décide enfin à faire pousser nos récoltes, étancher la soif des hommes, abreuver les bêtes et faire pousser les plantes nourricières.
  Oui, endurants, nous l’avons été enfants et nous le sommes toujours, ici et maintenant. Chacun notre manière, nous transmettons, depuis nos montagnes vertigineuses, nos déserts insondables, nos plaines fertiles, nos savanes étendues, nos bushs impénétrables, nos brousses peuplées de nos bêtes splendides, nous disons ce que nous avons à dire : justice ! Réparation ! A la fin de notre course, face à face avec vous, épaule contre épaule et main dans la main, nous disons NON.

  Posté par Fadila, 26 août 2020 à 10:43 | | Répondre