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30 juillet 2020

La Maison indigène, de Claro (éd. Actes Sud)

9782330133740

La première fois que j’ai lu un livre où apparaissait le nom de Claro, c’était La maison des feuilles, de Mark Z. Danielewski, livre qu’il avait traduit, et je lis ici qu‘« il y a une pièce cachée dans la maison mauresque ».  Puis il y a eu Mille milliards de milieux et je lis ici qu’« un milieu n’est pas le centre ». Ce sont sans doute des hasards mais qui sait ? Quand, dans ce livre-ci, La maison indigène, Claro fait dialoguer des textes d’Albert Camus avec des textes de Jean Grenier qui fut son professeur et ami, ces dialogues m’éclairent. Quand une phrase de Jean Sénac claque, je l’entends comme pour le première fois, Jean Sénac qui sera assassiné, d’une autre façon certes mais dont la mort rappelle à Claro le meurtre de L’étranger, raconté par Camus. Le mort, dans ce récit, n’a pas de nom comme n’y ont pas de nom les Arabes. Sénac était un ami du père de Claro. Camus a visité la maison indigène ou mauresque ou du Centenaire et il semble que son premier texte ait été construit dans la visite de cette maison, même s’il a été publié après sa mort. On pense, entrant dans ce livre, s’entendre raconter une histoire de famille, mais il n’en est rien. Ce serait même plutôt d’autres familles que l’histoire a réunies un temps dans la Casbah d’Alger et recomposées en d’autres endroits. Une histoire de la littérature de cette époque où l’on croise les noms de Camus, de Sénac, et aussi de Jean Grenier, d’Emmanuel Roblès, d’Edmond Charlot, de Yacef Saâdi, d’Ali la Pointe, de Visconti, de Jean de Maisonseul et de Le Corbusier. Voilà la famille de Claro. Une famille réunie dans et autour de cette maison construite par le grand-père. On en oublierait presque, mais Claro nous en rappelle l’existence qu’il semble découvrir, le père, qui « n’est qu’un fils perdu ».

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