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27 juillet 2020

Joris Ivens, du rêveur solitaire au filmeur solidaire (Revue Ballast - n°8)

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Jamais auparavant je n’avais visité le cimetière du Montparnasse, à Paris. J’y suis entré récemment sans penser aux noms que je verrai sur les tombes. Mais c’était à Paris et on y trouve toujours des noms connus qui, ici ou là, réunissent quelques groupes. Et, sans le chercher, je vois sur mon chemin le nom de Joris Ivens. C’est Marceline Loridan-Ivens qui en parlait à la Maison de la poésie quand j’étais allé la voir, Marceline, son épouse, qui est décédée récemment et enterrée au même endroit que son mari, le « Hollandais volant ». Et c’est dans le numéro 8 la revue Ballast que je retrouve un article présentant le travail et l’oeuvre de ce cinéaste qui a commencé par filmer des rues, un pont, la pluie dans les villes puis a choisi le cinéma comme support à son engagement auprès des ouvriers, par exemple les mineurs du Borinage, et des peuples en lutte pour leur indépendance. Non seulement son activité de cinéaste documentariste l’amenait à partager la vie des gens qu’il filmait, à la fois pour les comprendre et pour que sa démarche soit comprise, mais aussi il s’efforçait de trouver les moyens d’une diffusion de ses films auprès des gens concernés. Ainsi, il parvient à infiltrer deux copies d’un film, L’Indonésie appelle, dans l’archipel où des milliers de Javanais ont pu voir que leur lutte pour l’indépendance connaissait une solidarité dans le monde. Le cinéma, pour lui, n’était donc pas qu’esthétique mais bien un outil de lutte et de diffusion de connaissance ; il le prouvera en faisant en sorte de diffuser à la télévision (qui n’avait alors que trois chaînes) un long documentaire sur la Chine (Comment Yukong déplaça les montagnes) modifiant les regards qu’on avait fabriqués jusqu’alors en France à son propos. Il ne travaille pas seul et, parfois, les fonctions ne sont pas définies au générique de ses films. Les derniers qu’il ait réalisés l’ont été avec Marceline Loridan-Ivens ; en voici deux titres : Les Ouïgours (en 1977) et Une histoire de vent (en 1988, un an avant sa mort).

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