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main tenant
16 mai 2020

Présences et illusions

bafugi1

Deux musées parisiens ont réouvert cette semaine : le Musée de l’illusion et la Fondation Giacometti. 

Le premier n’a été inauguré qu’en décembre 2019 et je n’y ai pas encore mis les pieds. Mais, en visitant son site internet, je me suis dit qu’il y avait quelques rapprochements possibles avec la seconde.
Celle-ci, en effet, la Fondation, propose une exposition « à la recherche des oeuvres disparues ». On va donc y voir ce qu’on ne peut pas voir.

Je vous invite à choisir une des oeuvres proposées sur le site du Musée de l’illusion (déformations, illusions d'optique, hologrammes, vase de Rubin, chaise Beuchet, changements de taille…) et de l’appliquer à une oeuvre de Giacometti qui a, lui aussi, joué avec les tailles de ses sculptures.

Exemple :
(j’ai choisi, dans le Musée de l’illusion, l’hologramme et, comme oeuvre de Giacometti, le célèbre Homme qui marche)
Il y a environ dix ans, je découvrais une île, enfermé moi-même dans une salle obscure où les murs, les piliers, des écrans faisaient apparaître des formes et des gens parmi lesquels je pouvais marcher. Personne ne touchait personne bien que très proches les uns des autres. Une musique, des musiques allaient et venaient dans cet espace confiné. Je ne dansais pas. Je ne danse jamais. Je ne suis qu’un homme qui marche. Je me laissais guider par les lumières qui me surprenaient toujours. Je ne sais ce qui se disait dans ces croisements de fantômes plus semblables à une fête nocturne qu’à de troublantes cérémonies. J’ai retrouvé ensuite dans un livre, une exposition, jusque dans ma pensée, cette ambiance onirique, ces apparitions fugitives, qui, pourtant, revenant sans cesse, s’apparentent à l’éternité.

Pour aller au Musée de l’illusion, c’est par ici : https://museedelillusion.fr/expositions/ 

Pour la Fondation Giacometti, vous pouvez suivre ce lien : https://www.fondation-giacometti.fr/fr/nos-expositions 

Dans ce blog, plusieurs articles à propos de Giacometti :

http://ecrireiciaussi.canalblog.com/archives/2018/09/04/36676675.html 

http://ecrireiciaussi.canalblog.com/archives/2018/09/05/36677296.html

http://ecrireiciaussi.canalblog.com/archives/2018/09/06/36682520.html

http://ecrireiciaussi.canalblog.com/archives/2018/09/26/36734912.html

http://ecrireiciaussi.canalblog.com/archives/2019/08/15/37562780.html

C’est à vous main tenant. Une illusion, une oeuvre de Giacometti et votre récit se construit. Il n’est pas nécessaire d’indiquer le titre de l’illusion ni celui de l’oeuvre de l’artiste. Merci de poster votre texte dans les commentaires ci-dessous.

Photo extraite de "Fugitifs" par KSKF, d'après L'invention de Morel, d'Adolfo Bioy Casares (en cliquant sur la photo, vous atteindrez la vidéo)

Commentaires
G
La vie est un puits sans fond... Dès que je vins au monde, mes yeux découvrirent un univers tout flou avec beaucoup de vide autour. Angoissé dès mes premiers jours, je me demandais quelles étaient les limites de cet univers bruyant dans lequel j'avais atterri, sans avoir d'ailleurs rien demandé. Mais j'étais là, il fallait bien que je me débrouille... Pendant quelques mois, ma seule perspective était une dune rose qui apparaissait régulièrement plusieurs fois par jour. Elle était surmontée d'un embout plus foncé dont je compris rapidement l'utilité. Telle un mirage, cette dune surgissait sans prévenir, puis disparaissait de ma vue. C'était à n'y rien comprendre... Au bout de quelques temps, la dune ne m'apparut plus, mais j'entrevis une silhouette différente, qui m'assommait avec ses onomatopées ridicules. Dès qu'elle ouvrait la bouche pour me débiter ses salamalecs saugrenus, mes oreilles se mettaient à bourdonner. Mais comme je ne voyais qu'elle, je compris que j'allais devoir faire avec. Il me fallait bien me nourrir, et c'est ainsi que je reconnus en elle la femme-cuillère. C'est là que mes ennuis commencèrent...
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F
Nous voilà tous les trois devant la salle que nous voulions connaître pour nous amuser des changements de taille. Notre célèbre sculpteur disait toujours qu'on ne voit pas les gens grandeur nature et là que va-t-il se passer? <br /> <br /> Je laisse Grand 1,80 m et Mannequin 1,50 m se placer dans deux coins de la petite pièce. <br /> <br /> Le résultat ? Notre ami a l'air d'un Liliputien et Mannequin, d'une géante. Elle joue le jeu car elle fait semblant de toucher le plafond avec ses bras levés <br /> <br /> On échange les places et Grand est si imposant que cela m'impressionne. <br /> <br /> Je prends des photos pour mes amis. À mettre au dossier " Enquête sur les traces d'œuvres. inédites " <br /> <br /> Je me prête au même jeu et je n'arrête pas de penser que cette sorte de magie nous fait du bien. <br /> <br /> Mannequin voudrait repasser par la salle des clones. Elle se sent si seule après sa reconstitution à l'identique de 1933, au musée. <br /> <br /> Grand aimerait passer encore quelques minutes au milieu des glaces à l'infini. Il a besoin de merveilleux par ces temps difficiles où ses admirateurs voient en lui un guide vers l' avenir. <br /> <br /> Et moi qui ai pris beaucoup de photos, je perds un peu la tête dans cet univers d'illusions. <br /> <br /> Nous reviendrons bien sûr. <br /> <br /> En marchant sur le chemin du retour, nos idées s'éclaircissent. <br /> <br /> Nous avons une sensation d'émerveillement. Nous sommes heureux. <br /> <br /> Nous comprenons un peu mieux pourquoi tant de visiteurs viennent à la Fondation pour " voir ce qu'on ne peut pas voir".
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Q
Je n’ai pas le souvenir de ma naissance. Vous me direz que c’est bien normal. Mais marcher dans un bonheur infini, dans un tourbillon d’étoiles et de lumières tout autour de soi, est-ce que c’est ce que la plupart des gens vivent ? Je ne le sais, mais j’ai fait un rêve étrange. J’y ai vu un homme tout maigre qui avançait comme moi. Mais il avait l’air triste et il faisait avancer un cerceau dans lequel se trouve mon univers ! Au réveil, j’ai regardé derrière moi et le paysage était semblable à l’horizon. Ce que mon rêve m’apprend, c’est cette vérité-là : même malheureux, on peut vivre et créer de belles choses tourbillonnantes.
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J
(J’ai pris comme œuvre de Giacometti « L’homme qui marche » et comme œuvre du musée « bon appétit ») <br /> <br /> <br /> <br /> J’ai vu des hommes coincés dans des métros se définir par un curriculum vitae pour ensuite se rassembler dans des tours en verre comme des ressources pétrolières et se retrouver quelques années plus tard à l’hôpital salpêtrière. <br /> <br /> La publicité mettre en lumière des silhouettes contre-nature que d’autres tentent d’acquérir plus que tout. <br /> <br /> <br /> <br /> J’ai vu des femmes secouer leurs culs devant des caméras pour quelques « j’aime » et des jeunes hommes piquer le leur pour apparaitre plus musclés. <br /> <br /> Entendu parler de couples qui s’étaient rencontrés via des applications et qui s’étaient séparés une fois avoir partagé leurs intimités et des hommes quitter leurs femmes pour côtoyer des prostituées surmaquillées, quartier Strasbourg Saint-Denis.
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G
Il avait fallu marcher longtemps dans le désert.<br /> <br /> Nous étions nombreux, muets, la poussière soulevée par nos pas nous raclait la gorge.<br /> <br /> Les premiers s'arrêtèrent.Ils pénétrèrent alors dans la roche rouge par une anfractuosité si mince que je me demandais si tous pourraient passer.<br /> <br /> J'avais réussi à me faufiler et je n'étais pas la seule ,car nous étions à présent plus de mille dans une salle immense...infinie...<br /> <br /> Le ciel s'était rapproché de nos têtes.Un dédale de galaxies nous éclairait d'une lumière bleue.Des milliers de formes géométriques scintillaient spasmodiquement. L'atmosphère semblait si calme.Nous nous reflétions à l'infini dans des fragments de miroirs étoilés.Toute cette lumière indigo nous berçait, nous apaisait.<br /> <br /> Beaucoup avaient le sourire.<br /> <br /> Les temps étaient venus.<br /> <br /> C'était comme dans un rêve qu'on aurait longtemps caressé.<br /> <br /> Tout à coup il y eut un bruit étrange au fond de la pièce.Une large porte s'ouvrit.<br /> <br /> Sa partie supérieure était ornée de quatre calligraphies noires sur un verre cathédrale.Elles représentaient "le Totem".<br /> <br /> Devant la porte, gardant l'entrée de la bibliothèque, quatre silhouettes longilignes nous attendaient.Immenses ,hiératiques, énigmatiques.<br /> <br /> Elles étaient là, prêtes à nous laisser entrer dans le temple du Savoir...<br /> <br /> Des Savoirs...<br /> <br /> Nous étions dans l'ombre bleutée, en attente...<br /> <br /> Nous allions vers la lumière.Je n'hésitai qu'une fraction de seconde et je franchis le seuil.<br /> <br /> A l'instant même ou j'entrai dans la lumière, j'entendis un grondement sourd.<br /> <br /> Le vaisseau avait décollé.
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