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main tenant
18 avril 2020

passer dans un paYsage de Bernard Plossu

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Dans le livre de David Le Breton présenté dans ce blog ici, l’auteur écrit à propos du photographe, Bernard Plossu, qu’il photographie des « passages » plutôt que des « paysages ». Vous constatez qu’une seule lettre différencie ces deux mots. « Y » se substitue à « s ». Alors, nous allons Y passer, dans les paysages de Bernard Plossu. Et celui-ci déclarait en 2006 : La photographie « consiste à prendre des notes. Le pire qu’on puisse dire à propos de la photographie, c’est que c’est de la peinture, (…) Mon appareil photo n’est pas un pinceau, mais un stylo. » Partons donc des notes du photographe. Vous trouverez sur tout moteur de recherche (il y en a plusieurs, en effet) des paysages photographiés par Bernard Plossu (rechercher Bernard Plossu - images). Choisissez-en un et avec vos mots, racontez quelque chose à son propos. Il s’agit, vous l’avez compris, de vous projeter dans le paysage, comme si vous y étiez : vous pouvez bien sûr vous inventer des souvenirs ou des aventures… 

Exemple :
Chaque matin, je m’attends à vous retrouver en ouvrant ma fenêtre. Les montagnes, bien sûr. Je n’ai pas assez de foi pour les déplacer et je m’y suis habitué. Elles sont là, toujours, changeant parfois de formes, selon les temps qu’il fait, les nuages, la neige, la pluie, les fleurs, tout ce qui semble devoir être là toujours, même si on me dit parfois que rien ne dure, que tout finit. Et c’est bien de cela qu’il s’agit avec vous, quand vous chantez aux premiers rayons du soleil, quand vous prenez votre envol pour des espaces que vous seuls connaissez, avec ce courage qui est le vôtre, celui de quitter le nid, la branche, le fil et de vous jeter dans le vide, ce courage et cette confiance dans l’air qui vous porte, dans l’étendue qui se déploie sous votre légèreté. Je ne vous vois déjà plus. Ce soir, je ne fermerai pas la fenêtre. Je vous attendrai. Vous reviendrez.

C’est à vous main tenant. Écrivez votre paYsage sur une photo de Bernard Plossu. Et postez le texte dans les commentaires ci-dessous. Merci.

Commentaires
J
Je monte la vitre de ma portière, le vent froid séchait mes lèvres. <br /> <br /> Les mains de mon père sur le volant, l’autoroute terreuse à travers le pare-brise. <br /> <br /> Les vastes champs de légumes brumeux en bordure, mais où s’arrête-t-il donc ?<br /> <br /> Deux femmes ombragés marchent sur le bord de la route, elles portent un panier sur la tête comme des femmes créoles. Dans leurs paniers, surement des légumes qu’elles viennent tout juste de récolter. <br /> <br /> À l’horizon, un nuage s’étale, l’annonce faite à la pluie.
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J
Photo de Bernard Plossu<br /> <br /> <br /> <br /> Juste plantée à l’horizon, entre la lande sèche et le ciel chargé, se dresse une humble chapelle romane. (Ce que je crois voir ainsi). J’ai écrit directement sans réfléchir le texte que voilà.<br /> <br /> <br /> <br /> Face au monde, je suis aveugle,<br /> <br /> Je ne vois rien, je ne suis rien.<br /> <br /> Appareil en main, je cadre,<br /> <br /> J’appuie sur le déclencheur et clic ! <br /> <br /> L’image se forme avec ou sans moi.<br /> <br /> Je l’apprivoise ou non, je puis y projeter<br /> <br /> Mon histoire branlante, mon passé, mes rêves<br /> <br /> Et surtout ma vision sensible du monde ! <br /> <br /> Cela marche aussi avec tous les regardeurs<br /> <br /> Qui sont susceptibles à leur tour de cadrer,<br /> <br /> De mettre en forme un fragment ou un pan<br /> <br /> Entier de leur vie, s’y reconnaître !<br /> <br /> Mes photos ne m’appartiennent pas ! <br /> <br /> Il y a une continuité entre Paysage, Pays-visage et Passage.
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P
Je suis encore puni, c'est la deuxième fois cette semaine; J'en rage !!!<br /> <br /> Barricadé derrière la fenêtre de ma chambre qu'un opulent feuillage masque, j'observe sans être vu la place déserte du village. Le soleil inonde le chemin caillouteux qui longe l'enceinte du parc municipal. Uniquement percé d'une porte vermoulu ce mur branlant menace de s'écrouler. Mais c'est autour du platane, au centre de la place, que mes camarades de vacances m'attendent. Pour tuer cette attente elles en pèlent le tronc accélérant sa mue. Elles sont là toutes les cinq sous son ombre protectrice. Y a Marie la délurée casquette à l'envers rivée sur la tête et sa jumelle Sophie, plus timide, même casquette visière au ras du nez à l'abri des regards. Mylène est là également. C'est la plus calme, la plus sérieuse avec sa sage queue de cheval d'un blond vénitien et toute de blanc vêtue. La grande Isabelle mi coiffée mi décoiffée comme à son habitude lui fait face. Et puis y a Dominique qu'on appelle Domino. Mon âme sœur, mon alter ego. La plus facétieuse d'entre nous qui ne pense qu'à rire et à nous faire rire. Je l'aime comme on aime à dix ans quand les affres de l'adolescence n'ont pas encore parasité l'innocence. Amour d'enfance, amour sacré ancré au fond de moi, ancré autour de "notre" arbre.
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F
Je me souviens que ce genre de crevaison avec un bus était déjà arrivé près de Veracruz. L'autobus transportant les ouvriers et les coopérants dont faisait partie Luigi avait crevé une roue sur la route allant au barrage de Malpaso. Pendant le changement de roue, aucun mouvement d'impatience de la part des travailleurs rentrant chez eux. Mais, quand la réparation eut pris fin, trois terrassiers manquaient à l'appel. Ils avaient disparu sans prévenir. <br /> <br /> <br /> <br /> Là, de loin, sur la photo de Plossu, je pense que les voyageurs vont rejoindre leur famille, leurs amis après une dure journée de labeur. Belles chemises, beaux chapeaux ! Ils se rendent peut-être à une feria régionale ? Peu de femmes parmi les voyageurs descendus du bus. Pas d'enfants. Le chauffeur du bus est monté sur le toit pour chercher la roue de secours. Quel instantané pour le photographe ! <br /> <br /> De quoi parlent ces Mexicains assis en groupes sur les talus ? Quelques-uns sont restés près du bus, Ils discutent du salaire qu'ils reçoivent ? Quelques pesos ? <br /> <br /> Du programme de la fête ? Encore trop de touristes ? Oui mais ça rapporte gros à la ville ! Moi, les gringos ne me dérangent pas. - J'espère qu'on pourra danser avec l'orchestre de Luisito. - Et toi, le travail avec les chevaux te plaît ? - Oui mais je partirai bientôt, j'ai besoin de changer d'air. - Moi je viens de Tula. Je me suis fait embaucher pour une semaine seulement. Je repars vers le Nord. - Moi, je reviens de la frontière mais au dernier moment j'ai repris la route pour rentrer chez moi. - Et c'est où chez toi ? - Près d'ici. Je suis presqu'arrivé. <br /> <br /> <br /> <br /> J'entends la musique de la bamba, du zapateado et celle des guitarrones. <br /> <br /> On chante très fort. Par petits groupes ou avec les mariachis. <br /> <br /> Je sens toutes les odeurs appétissantes de la parilla. Les hommes sont là attablés devant leurs tacos et les bouteilles de bière Carta Blanca et leur verre de mezcal. <br /> <br /> En chemin vers cette feria, les voilà stoppés en haut de la côte de cette route déserte. C'est ainsi. C'est un mauvais moment à passer. La route descendra vite vers la petite ville avec ses maisons à façades colorées. <br /> <br /> <br /> <br /> Oui tous iront à la feria, c'est sûr. Comment rentreront-ils chez eux ? Partiront-ils vers d'autres régions pour trouver du travail ? On verra. <br /> <br /> <br /> <br /> Le photographe qui a pris ce cliché au hasard de son voyage a-il attendu la fin de la réparation de la roue ou bien a-t-il retenu que les Mexicains sont d'une grande patience ?
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G
Le soleil est noir et écrase la route. Le jour a disparu, tout comme les êtres qui peuplaient cette planète, tous emportés par ce mal inconnu. En cette fin du monde, ne reste plus que cette route sans but, que ce ciel de plomb envahi de nuages gris et ces arbres secoués par la tempête. Mais pas une âme qui vive, pas un homme, pas un animal, juste l'horizon à perte de vue. Le chemin ultime qui n'aboutit nulle part...
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