Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
main tenant
29 mars 2020

La Vénus de Lespugue révélée, de Nathalie Rouquerol et Fañch Moal (éd. Locus Solus) - première partie

1274368858

Quand j’ai commencé la lecture de la première partie de ce livre, je ne l’ai plus refermé. Certes, il y avait là de l’aventure, celle des découvreurs, des explorateurs de grottes, de celles et ceux qui, pas vraiment pas hasard, mais un peu quand même, mettent à jour des objets figés depuis des milliers d’années. Nathalie Rouquerol, préhistorienne et vivant à Lespugue, sait nous faire partager la griserie de ces découvertes. Et, tout aussitôt, les multiples interprétations qui se lèvent, souvent nourries de présupposés, notamment sur la place et le rôle des femmes. Mais elle sait nous dire qu’on ne peut pas imaginer tout ce qui se passe en 20000 ou 30000 ans. Arrivons-nous seulement à imaginer quelle était la vie de nos grands-parents ou arrière-grands-parents ? Il y a un peu plus d’un siècle… Alors qui peut dire ce que représentent les oeuvres de l’époque qu’on nomme l’aurignacien ? Examinant avec précision et sensibilité les études et descriptions qui l’ont précédée, Nathalie Rouquerol, qui fréquente quotidiennement la Dame de Lespugue, nous invite à presque littéralement prendre en mains la statuette en ivoire de mammouth qu’elle étudie depuis des années. Au fil des pages, ce qui nous émeut d’abord sans qu’on sache bien dire pourquoi devient perceptible : cette statuette unique est l’oeuvre d’un ou d’une artiste, probablement réalisée d’après un modèle, un moulage, tant les proportions sont précises et tant il lui était impossible de reprendre la sculpture si son geste était raté. Cela implique des connaissances théoriques et techniques et l’objet réalisé ne peut qu’être porteur d’un message d’une extrême importance. Tellement important qu’il nous est parvenu. Il faudrait que vous puissiez lire vous-même le texte pour aller avec l’auteure de découverte en découverte, entrer en dialogue avec la statuette et en comprendre la portée. Il faut pour cela avoir ce regard neuf, si possible avoir vu, ne serait-ce qu’une fois, de ses propres yeux l’oeuvre, et y reconnaître « le coeur battant de la vie en devenir ».

Je reprendrai ce livre un peu plus tard pour lire le texte de Fañch Moal. C'est ici.

Commentaires
main tenant
main tenant
Derniers commentaires