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18 novembre 2019

La femme à sa fenêtre, de Maram al Masri et Sonia Maria Luce Possentini, dans la collection Poés'histoires

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Offrir le monde aux enfants, Maram al Masri le souhaite ardemment. Elle est femme, de sa fenêtre elle voit la vie des gens, les boutiques, les terrasses de café, les amoureux, les enfants qui jouent, ceux qui devraient pouvoir jouer, si la guerre n’était pas venue chez eux, si on ne les avait pas séparés de leurs parents. Elle écrit. Elle écrit  : je tire « une montagne de tristesse avec ma main droite / une montagne d’espoir avec ma main gauche ». Car il n’y a pas de lamentation dans les poèmes de Maram. Sonia Maria Luce Possentini dessine entre les textes des images qu’on pourrait prendre pour un film. Les images racontent l’enfant qui grandit dans le ventre de sa mère comme un poème, l’enfant qui se blottit contre la poitrine de sa mère, qui marche à ses côtés dans une ville percutée de bombes. Un ours en peluche, un cheval à bascule dans une chambre trop petite et que rejoignent les enfants de partout, les enfants du monde, pour ne pas s’y perdre. S’il est trop tôt pour que les enfants jouent dans le ciel, les oiseaux volent dans les images, porteurs de ces poèmes où « aucun être humain ne sera sans maison / où nul ne mourra / de froid ni de faim ». Des poèmes d’une mère qui attend son enfant, des poèmes pour des enfants qui attendent leur mère.

Les éditions Bruno Doucey, dans cette collection Poés’histoires, s’adressent aux enfants à qui il ne faut pas mentir. Et je pense à une chanson de Barbara, « car un enfant qui pleure / qu’il soit de n’importe où / est un enfant qui pleure », chanson où elle évoque « le goût de l’eau, le goût du pain ». Maram écrit : « j’ai besoin de mon petit / pour me réjouir avec lui / du ciel, de l’eau / et des humains ».

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