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11 août 2019

Silens Moon, de Pierre Cendors

silens-moon

« Un autre visage nous attend là que l’on a cherché sa vie entière ». C’est dans un livre précédent de Pierre Cendors que l’on peut lire cette phrase. Elle annonçait peut-être déjà celui-ci.

Visage entrevu dans le miroir de la loge d’un cabaret où tout est apparenté à la mort : le champagne est un « requiem », les serveuses sont des « anges »… C’est « le Morador ». Mais avant d’y arriver, il faut faire la connaissance d’un homme qui avait connu Harry Haller (deux H pour initiales comme Hermann Hesse qui créa ce personnage dans un roman publié en 1927). Deux H aussi pour Herne Heimlicht qui reçoit un faire-part lui annonçant sa mort, ou plutôt celle d’un homonyme. Son enquête va le conduire au Morador. Sur son chemin, souvent nocturne ou couvert de neige (favorisant l’esthétique des films en noir et blanc), il croisera des enfants violents et lira sur les murs « JUDEN RAUS ». Nous sommes en 1935, en Allemagne. Herne Heimlicht, le mort, était une gueule cassée, visage détruit au cours de la guerre, celle-là même qui prit le lieutenant Heller dans le livre cité au début de cet article. Le visage entrevu dans le miroir est celui de Nada Neander (deux N pour initiales) : Nada signifiant, selon l’origine, Espérance, Néant ou Note originelle.

« Je voulais la vie, et qu’elle s’offrît tout entière avec son visage, comme je m’offrais à tous avec ce qui restait du mien. »

L’amour qui va naître entre Herne, le vivant, et Nada ne durera pas ou, plus justement, durera au-delà de chaque nuit, au-delà de la mort, au-delà de l’effacement. Au-delà du silence. Qu’il soit Note originelle, Néant ou Espérance.

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