Le grand bain, film de Gilles Lellouche

Vous ne saurez rien de ce qui les a jetés dans ce bain, à constituer une équipe de natation synchronisée masculine. Vous n’en saurez rien parce que ce film est à regarder au présent. Et c’est bien ainsi. On s’attache, bien sûr, à ces hommes mal dans leur vie, mal dans leur peau. Leurs peaux qu’on voit tout au long du film puisqu’ils y sont pratiquement toujours en maillot de bain. Mais on s’attache aussi aux femmes qui les accompagnent dans ce projet un peu fou : Claire (Marina Foïs), l’épouse de Bertrand (Mathieu Amalric), Delphine (Virginie Efira) et Amanda (Leïla Bekhti), les coaches de l’équipe, l’une lisant les Lettres à un jeune poète de Rilke, l’autre maniant la baguette. L’idée saugrenue de participer à un championnat du monde, le déplacement en Norvège (qui me rappelle le film de Sólveig Anspach, L’effet aquatique) donnent un sens à un projet collectif, construisant une identité à des individus qui semblaient avoir perdu la leur.