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17 juin 2018

Mort d'un cheval dans les bras de sa mère, de Jane Sautière

G01411

« Dinde ! Oie ! Guenon !
Chien ! Truie ! Bourrin !
Bécasse ! Vautour ! Poule !
Linotte ! Grue ! Maquereau ! »
etc. La liste est longue des noms d’animaux utilisés comme insultes, insultes dont un des synonymes est "noms d’oiseaux".
« On pourrait presque tous vous nommer dans l’étrange arche de Noé de l’insulte. Tous, par le nom de votre espèce, celui que nous vous avons donné. Bête. »

C’est vers la fin du livre de Jane Sautière qu’on lit ces lignes. Un livre fait de textes relativement courts qui nous font prendre conscience peu à peu de l’importance des animaux dans notre vie. Bien sûr, ces animaux domestiques qui sont trop souvent considérés comme des jouets, des objets. Mais aussi les autres, nos proches voisins, qui nous rappellent notre propre animalité, notre préhistoire. On pourrait faire la liste des animaux qu’on a connus, côtoyés, peut-être même tués, mangés. Qu’on a vus naître, qu’on a perdus, qui restent dans nos mémoires. Ils racontent quelque chose de nous, de notre société, comme l’auteure, par exemple, cherchant son chat dans le Parc de La Villette. 

« Qui peut regarder sans révolte le monde industriel de l’élevage et de la mort (…) Ce monde industriel nous aura donc privés de tout horizon, écrit Jane Sautière, et de tout espace du désir, nous-mêmes gavés comme les oies dont nous consommons le foie cirrhosé, nous-mêmes aliénés à nos établis, nous-mêmes chevillards et bétail ensemble, dans le même espace triste de l'avancée vers la bouchée superflue, la domination des autres, bêtes et hommes, dont nous sommes autant les victimes que les bourreaux. Un désespoir politique, finalement. »

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