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13 février 2018

La Douleur, film d'Emmanuel Finkiel

LA DOULEUR 2 PHOTO5

Le texte de Marguerite Duras est là, lu par Mélanie Thierry en voix off, se surimprimant aux images : la ville qui devient floue, par exemple, ou, au contraire, l’image de la Place de la Concorde vide et Marguerite qui la traverse à vélo. Il y a Paris, dont il suffit qu’on voie des toits, une rue, Paris occupé : des lieux que les Allemands vont bientôt quitter mais où ils imposent encore leur superbe, des files d’attente, des cafés où se retrouve une société qui vit au marché noir (on tape au carreau pour être accepté). Et l’attente, longue, insupportable, qui fait de Marguerite une « cinglée », mais aussi une résistante qui comprend ce qui est en train de se passer, bien qu’on ne parle pas encore des Juifs et des chambres à gaz. Madame Katz, que Marguerite héberge, lui en fera la révélation. Une résistante prise dans un jeu dangereux de séduction avec un agent de la Gestapo qui rêve d’ouvrir une « librairie d’art » et tente d’obtenir d’elle des renseignements. Morland, le chef du réseau, lui demande de continuer à voir ce tortionnaire pour savoir ce qui advient des camarades. C’est aussi Morland qui lui annoncera que Robert est à Dachau.

Le réalisateur a imbriqué deux textes publiés ensemble par Marguerite Duras : La Douleur et Monsieur X. dit ici Pierre Rabier. Ces deux textes qui donnent une vision assez nette de cette époque n’avaient pas la même perspective pour l’auteure. Le premier disait la douleur de l’attente, le second la peur quotidienne. Dans le film, ces deux éléments se mêlent et, laissant au livre les aspects que l’image ne peut montrer (le corps de Robert, la condamnation de Rabier), le réalisateur semble révéler au spectateur le poids de l’absence qui jamais n’a de fin.

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