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27 décembre 2017

Une autre Aurélia, de Jean-François Billeter

Une-autre-Aurelia

Wen, l’épouse de Jean-François Billeter, spécialiste de la Chine, est morte le 9 novembre 2012. Pendant un peu plus de trois ans, l’auteur va tenir un journal pour tenter de comprendre « de quoi nous sommes faits », comment la pensée, les rêves, l’imagination prennent cette absence et ce qu’ils en font. À plusieurs reprises, il cite les textes religieux, comme une tentation puisqu’il répète aussi que la religion n’apporte pas la réponse adéquate. L’absence est vécue comme une menace. La morte est présente dans sa pensée, dans la vie qu’il lui faut mener sans elle. Certes «  qu’il était bon d’avoir quelqu’un à qui tout raconter ». L’amour est un « élargissement du moi » : « On prend la forme de l’autre qui devient plus réel que soi ». Et Jean-François Billeter évoque les discussions avec Wen qui « me remettait des choses en tête, ou les précisait, ou m’en faisait voir de nouvelles. En ce moment, je remplace ces échanges en traduisant Lichtenberg ». Traduire est donc en quelque sorte un échange, un dialogue. « Il faut donc être deux — non pour être un, comme l’a imaginé Platon, mais pour se connaître. C’était une erreur de placer au coeur de l’âme humaine la nostalgie de l’Un. »

Le titre fait référence à Gérard de Nerval qui, dans Aurélia, tente de rendre compte des « mystères de son esprit », après avoir perdu cette Aurélia qui revient le visiter en rêves. C'est ce chemin qu'a suivi Jean-François Billeter sans pourtant aller jusqu'à la folie où a sombré le poète.

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