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2 janvier 2017

Le client, film d'Asghar Farhadi

client-affiche

Une première vision de ce film d'Asghar Farhadi peut conclure à la culpabilité individuelle de chacun, à son corps défendant. La femme (Taraneh Alidoosti), que la honte pousse à refuser de porter plainte. L’homme (Shahab Hosseini), qui va se perdre au piège de la vengeance. Le loueur (Babak Karimi), qui n’a pas tout dit lors de la location, pensant d’abord rendre service au couple. Les voisins. Le client présumé : l’argent, qu’il utilise pour se faire pardonner, peut-il vraiment effacer quoi que ce soit ? Pas de culpabilité partagée, mais chacun-e devant soi-même, au bout du compte.

Et puis il y a la ville. Et c’est peut-être le personnage principal de ce film. Une ville en transformation, en travaux, qui ne ressemblera plus, bientôt, à celle qu’on connaissait jusqu’alors. Une perte de repère, donc, qui obligera à revenir dans l’immeuble menacé d’effondrement, parce qu'ici on est chez soi. Si, au début du film, cette menace, qui en fait fuir les familles, est concrète (une pelleteuse creuse à sa base), à la fin du film, ce n’est plus qu’une métaphore : ce qui menace de s’effondrer, c’est le couple, la famille, la société. Et qui soignera ?

Il faut aussi s’arrêter un temps sur la question du théâtre : elle est au coeur du film puisqu’on y revient toujours. La « Mort d’un commis voyageur » rythme le va-et-vient entre la réalité et la représentation, l’une et l’autre interférant sans cesse (le rire de la metteuse en scène depuis les coulisses en est une illustration). 

Et, sous le maquillage, est-on encore soi, face au miroir ?

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