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20 octobre 2016

Juste la fin du monde, film de Xavier Dolan

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Je ne sais plus quand j’ai vu, au théâtre, la pièce de Jean-Luc Lagarce, mais je me souviens d’en avoir ressenti un ennui profond, peut-être lié à son interprétation, ou au sujet qu’elle aborde. Mais, tout au long de sa vie, on ne perçoit pas les choses tout le temps de la même façon. L’ennui arrive aussi bien vite dans le film de Xavier Dolan. Et c’est le premier film de ce réalisateur que je vois. Mais l’ennui a, pour le combattre, une musique et ça passe. Xavier Dolan nous emmène là où il veut : dans la solitude absolue, où nul ne rencontre l’autre, quelqu’effort qu’il fasse. Les affirmations, les informations, les pseudo certitudes n’arrangent rien. Ce qui rend Catherine (Marion Cotillard) insupportable, c’est qu’elle est comme nous : juste à côté, dans la perception de ce qui se joue, et dans l’incapacité d’y intervenir. Ses enfants, même, ne sont pas présents : ils n’ont rien à voir dans cette famille. Louis (Gaspard Uliel), bien sûr, est seul. Il me semble que, lorsque j’ai vu cette pièce au théâtre, j’ai détesté le beau rôle que l’auteur lui avait donné. Mais est-ce vraiment un beau rôle ? Suzanne (Léa Seydoux), la surnuméraire, attend tellement de ces retrouvailles qu’elle ne peut qu’en souffrir. La mère (Nathalie Baye) essaie tout pour que Louis dise enfin ce qu’il est venu dire et qu’elle a sans doute deviné. Antoine (Vincent Cassel), qu’on nous présente comme un connard de mauvais goût, va tout rattraper à la fin, pas pour le sauver, mais pour dire ce que l’artiste lui-même, l’enfant prodigue, l’auteur qui gardera son secret, ne saura pas dire : c’est fini. Finie l'enfance, qui aveugle.

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