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25 mai 2016

Jean-Luc Despax, dans les locaux de la Biennale des poètes en Val-de-Marne

Despax

Évidemment
Je préfèrerais écrire des poèmes engagés
Contre la guerre ou l’exploitation
Du prolétariat par le patronat
(…)
Mais voilà
Les choses ne sont pas si faciles
Le monde sous mes yeux n’a rien d’un idéal
Il me faut me résoudre à écrire
Sur les lèvres des filles
Sur leur peau satinée et leurs boucles d’oreille
(...)

C’est le début du recueil 9.3 Blondes light, de Jean-Luc Despax. Et deux noms me viennent à l’esprit à l’écouter : Jean L’Anselme et Allain Leprest. Le premier pour son humour et son engagement, son détournement de Valéry ou de Rimbaud, ses rimes avec des marques, y compris américaines. Le second, en particulier à cause de la Gitane :

Je la voyais danser, danser
La gitane sur le paquet
Des cigarettes de papa
Elle avait une robe en papier
Les yeux bleus comme la fumée
Et la peau couleur de tabac

Il y a de la rime dans ces poèmes, pour sans doute rythmer les mots comme on marche sur le pavé des manifestations. Il y a aussi des cigarettes, et plus qu’un paquet, 93 ! Avant d’arrêter de fumer.

Et aujourd’hui, je relis :

J’ai vu que la police était intervenue dans la nuit
Mon frère d’Amérique
Je l’ai vu tant qu’on m’a laissé voir
Bloomberg TV sans la TV
Je n’ai plus rien vu ensuite
Non qu’il n’y ait eu plus rien à voir
Mais le Spectacle laisse du temps à la réorganisation
Rien n’est plus efficace que la répression filmée
De ce qui s’est élaboré
Et veut naturellement gagner les quartiers, le monde
(…)
Ils ont brûlé 5000 volumes après l’évacuation forcée
5000 livres :
Sans doute des armes de destruction massive.
(…)

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