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24 mars 2016

Laurent Colomb a lu « Autochtonies » à la Rencontre poétique chez Tiasci-Paalam, en mars 2016

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Ce ne sont pas des monologues. Ce sont des propos que Laurent Colomb a écoutés, des récits de la vie quotidienne, et il nous invite à les écouter à notre tour. L’accent (« Mon assent l’est tranzer »), c’est tellement facile de s’en moquer comme le font certains sur d’autres scènes. Comme si un seul accent était autorisé, un accent dominant. Avec Laurent Colomb, l’accent est une façon d’entrer en relation, de faire entendre l’autre, celle qui est « coumanenfan », obligée de tout faire avec sa fille parce qu’elle est enfermée « coumazandicapi ». Et si nous rions quand il joue l’incompréhension au guichet de la poste, ou à la perception, c’est n’est pas par moquerie mais parce qu’au fond nous comprenons bien que certains mots n’existent que dans telle ou telle langue et, quand l’employé demande qu’on lui dise « vous » (alors que lui tutoie), ce « vous » n’existe pas dans toutes les langues : « Je sais pas ce que c’est ‘veu’ ». Au final, c’est assez clair : « ‘Veu’ c’est pour le ‘dégage’ et ‘ti’ c’est pour le plaisir ». Ces langues que nous côtoyons chaque jour participent au renouvellement de la langue française qui a, de tous temps, comme les autres langues humaines, accueilli des sonorités, des expressions qui voyagent. Et il est heureux que nos langues ne soient pas seulement envahies du vocabulaire impérialiste anglophone.

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