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25 janvier 2016

L'interlocutrice, de Geneviève Peigné

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Lorsque sa mère, Odette, est décédée, Geneviève Peigné a découvert, dans les livres de la collection Le Masque qu’elle lisait fréquemment, des mots écrits de sa main. La fille y a vu d’abord une sorte de possibilité de dialogue. Cette mère atteinte d’Alzheimer, comme on dit, avait donc écrit dans les marges, entre les lignes, sans que personne ne l’ait vue faire. Dans vingt-trois livres, elle a écrit, ajoutant ses mots à ceux d’Exbrayat, de Simenon, d’Agatha Christie et quelques autres. Des mots qui disent sa souffrance, son attente, son angoisse. Mais aussi des phrases soulignées et commentées. Par exemple : Guillaume, j’ai peur. Moi aussi Odette.

Geneviève en vient à parler des « livres d’Odette », parce que le dialogue qu’Odette engage avec les livres eux-mêmes, avec les personnages des romans, font que ces livres deviennent les siens. Cela raconte quelque chose de notre propre rapport avec les livres, avec les personnages que nous y croisons. Ces livres-là sont sans doute devenus les amis d’Odette, ses confidents. Parlait-elle ainsi à son entourage ? À travers leur lecture, Geneviève mène une enquête sensible qui la révèle à elle-même autant qu’elle porte témoignage d’une femme à la fin de sa vie. Et, à la fin de cette enquête, elle donne à la morte la parole.

Certains font parler les tables, Odette a choisi une autre interlocutrice.

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