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24 décembre 2015

Anselm Kiefer expose à Paris

Deux expositions, en ce moment, à Paris, présentent Anselm Kiefer.

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J’ai commencé par celle de la Bibliothèque Nationale de France : une grande salle comme un immense hangar où seraient rangés de grands livres, livres de différentes matières, livres vivants, livres brûlés, livres ouverts, livres debout. il y a quelques années, au Grand Palais, j’avais visité une installation d’Anselm Kiefer (Monumenta 2007), les bibliothèques de plomb et de verres brisés m’étaient restées en mémoire. Je les retrouve ici, et des livres sur des étagères, jardins de plantes étonnantes, émouvantes. Portraits de femmes et tournesols.

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Au Centre Pompidou, je découvre la peinture d’Anselm Kiefer dans une présentation chronologique explorant l’histoire de l’Allemagne, se représentant lui-même dans un dialogue, parfois tendu, avec son pays. Il y a des forêts, bien sûr, des champs labourés, des pyramides (« La pyramide des martyrs obsède la terre », écrivait René Char dont vient d'être publié un recueil de correspondance avec Paul Celan, à qui Anselm Kiefer dédie plusieurs de ses tableaux), de la terre qui craque, des tournesols, des livres encore, des noms…

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Les femmes, ce sont ici Brunehilde, Lilith, Ingeborg Bachmann, Madame de Staël et bien d’autres, parmi lesquelles Ulrike Meinhof, dont le nom est inscrit sur un lit d’hôpital dans une grande installation : des figures légendaires, des poètes, et cette jeune militante de la Fraction Armée Rouge (figure qu'a représentée aussi Gerhard Richter). C’est qu’il n’hésite pas à creuser l’identité allemande où qu’elle se situe, ne laissant pas aux nazis la mythologie germanique, et s’autorisant à tout montrer. 

Et me revient ce texte de Christa Wolf : « Je ne puis diviser le monde en deux parties, la bonne et la mauvaise ; ni en deux branches de la raison, ni en ce qui est sain et ce qui est malade. Si je voulais partager le monde en deux, il me faudrait porter la hache en moi-même, couper en deux mon moi intime, et tendre ces deux moitiés au public dégoûté pour qu’il ait des motifs de faire la grimace : Tout cela n’est pas propre. Oui, ce que j’ai à exhiber est sale. Ce n’est pas fait pour qu’on y morde et qu’on l’avale. »

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L'exposition à la BNF est visible jusqu'au 7 février, celle de Beaubourg jusqu'au 18 avril 2016.

Dandylan a publié d'autres photos sur son blog ici et .

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