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22 décembre 2015

La Belle au bois dormant, de Jean-Michel Rabeux

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D’abord, il me faut sans doute remercier Jean-Michel Rabeux  de m’avoir fait re(?)découvrir ce conte de Charles Perrault. Et je m’y suis replongé. Bien sûr, on me dira que certains contes méritent d’être revisités, adaptés à nos modes de vie plutôt que maintenus dans la gangue d’un passé révolu. Je ne suis pas sûr que le conte que Perrault a écrit, et qui mélange les bottes de sept lieues, l’ogresse, et des éléments d’autres contes, doive être ici et là par trop explicité. 

Dans le conte de Perrault, la Belle perd son sang en touchant le fuseau. Le choix de Jean-Michel Rabeux ne me convainc pas : pourquoi toucher le fuseau (d’ailleurs invisible dans la mise en scène) puisque le « premier sang » est arrivé ? Le fuseau ne fait donc qu’endormir mais c’est le bois qui dort, prétend le nouveau texte, jouant sur l’ambiguïté du titre. Certes, le bois des contes a toujours un peu de magie, de mystère. Mais qu’est donc ce sommeil de cent ans ? C’est la possibilité de raconter une autre histoire, puisque, cent ans après, parents et royaumes sont morts. 

Chez Perrault aussi, c’est une nouvelle histoire qui commence. La Belle et son Prince ont deux enfants. Perrault les nomme Aurore et Jour. Rabeux garde Aurore mais change Jour en Crépuscule. Pourquoi ? Le crépuscule est le temps du passage de la nuit au matin (c’est l’aurore) et du soir à la nuit (c’est la brune). Le jour est autre chose, il est même, chez Perrault, appelé le « Petit Jour ». Ce que veut dévorer la méchante belle-mère ogresse, c’est le temps, ce n’est pas cet entre chien et loup, qui par conséquent préserverait la nuit et le jour.

Ces réserves écrites, l’arbre qui sert de décor promet de belles trouvailles ; le compte du temps (cent ans, dix ans) est un jeu habile ; le baiser donné par la Belle pour réveiller le Prince que le premier baiser a étourdi éclaire bien le conte aux yeux d’aujourd’hui, où certain royaume peut être appelé Montreust, et où les pommes empoisonnées se nomment tamtung (pour ne pas dire apple ?)…

J'ai vu ce spectacle au Théâtre Jean Vilar, à Vitry-sur-Seine (94)

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