Avoir un ticket

En septembre 2009, Lucien Suel publiait sur son blog un « poème trouvé par Julien d’Abrigeon » (cliquer sur le ticket ci-dessous) à partir duquel je vous ai proposé de composer vous-même un poème frais du jour en mai 2010. Et c’est en juin 2015 qu'un artiste (qui souhaite garder l'anonymat) a réussi à composer une sorte d’acrostiche avec deux tickets de caisse exposés, au passage de 2015 à 2016, dans le Centre d’Art Contemporain La Traverse à Alfortville.

« Les Fragments de l’amour », tel est le titre de cette exposition collective. On pense aux Fragments d’un discours amoureux, de Roland Barthes. Mais il y a aussi dans l’exposition un livre de Jacques Derrida, La carte postale où on peut lire : « et quand je t’appelle mon amour, mon amour, est-ce toi que j’appelle ou mon amour ? » Les tickets de caisse en forme d'acrostiche ne sont pas une réponse, à moins qu’on y voie la « figure par laquelle le sujet amoureux vise et hésite tout à la fois à placer l’amour dans une économie de la pure dépense », comme l’écrit Roland Barthes. Ou bien est-ce simplement cela « avoir un ticket » ?

L'artiste anonyme cité dans cet article a aussi souhaité que les deux tickets de caisse formant un acrostiche soient retirés du blog. Il ne vous reste qu'à vous rendre au Centre d'Art Contemporain La Traverse à Alfortville (94), jusqu'au 12 mars 2016.