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21 décembre 2014

Vasudevan Kanagasabai, à la rencontre poétique chez Tiasci - Paalam, en décembre 2014

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« Je m’appelle Pinocchio, fils du Dr Frankenstein ». C’est avec cette affirmation que Vasudevan se présente. Et nous allons le croire quand il nous dira qu’à force d’attendre sur une frontière, il a fini « par devenir une frontière », un terrain de « dangereuses mines ». Mais il ne reste pas indéfiniment Pinocchio. Chaque événement, chaque tempête, le transforme, le réincarne. Et le voici dans « une gare où personne n’attend l’arrivée de personne / où personne ne vient accompagner le départ de personne ». Est-ce d’habiter si près de la Gare du Nord, à Paris ? Est-ce d’avoir quitté « la plaine de (son) enfance » ? Lamartine, Beckett, « une saudade infinie », et Baudelaire pour finir, dans la traduction qu’il en a faite en tamoul, Vasudevan ne porte pas de nostalgie, un spleen peut-être ; ses ancêtres sont de partout, d’ailleurs et d’ici : qui pourrait dire « qui a eu faim en premier, qui a eu soif en premier » ? L’espoir, l’espérance, à quoi bon ? Tout ce que nous avons à faire, c’est de mitrailler de mots « les quatre horizons », et d’attendre Godot. L’apocalypse (ce mot signifie « révélation ») est déjà là.

Deux musiciens ont partagé l’espace de cette soirée : un guitariste (Pascal Marzan), un contrebassiste (Fred Marty). Leur musique improvisée glissait sur les cordes, frappait le bois, le caressait, hoquetait parfois, chuintait, s’embarquait, nous embarquait. Les mots et les sons alternaient, nous emportant loin, nous faisant percevoir « les gouttes du temps qui tombent », les « poussières d’histoires », une « souveraine solitude ».

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