Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
main tenant
13 novembre 2014

BiT, chorégraphie de Maguy Marin

j-irai-danser-sur-vos-tombes-photo-christian-ganet

Le B et le T sont majuscules, le i est minuscule. BiT, est-ce le rythme, la mesure informatique, le Bureau international du Travail, ou quoi d’autre ? Le T, est-ce celui de Toulouse où s’est créé ce spectacle, où est née Maguy Marin, Born in Toulouse ? Premières questions quand le spectacle commence.

Me reviennent très vite des images : celle de Turba, scène encombrée de tables ici devenues six plateaux inclinés entre lesquels passe la farandole, celle de Salves, vu dans cette même salle, et traversant l’histoire de l’art. Donc, la peinture, et celle des Brueghel, une kermesse, fête populaire où l’on danse en se tenant la main. Le rythme nous prend, celui de la musique, mais aussi celui des pas, celui de la ronde. Le peuple danse, d’une certaine façon solidaire, jusqu’à ce que se brise ce mouvement d’ensemble. On tombe la veste, on se retrouve nu ou presque, dans l’intimité des corps et le déhanchement de la danse se mue en coups de reins, en rivalité rampante. Et les masques de l’ordre social reviennent, de loin, encapuchonnés, menaçant, violeurs de cadavres, avides de richesses (et là, j'ai pensé à Monstre d'humanité de la Compagnie n°8). Mais la farandole recommence, on en reconnaît les pas, on en ressent les battements de la musique. Est-ce le peuple, encore debout, les mains tenues, le peuple ou une autre catégorie sociale, endimanchée, et y a-t-il une relation possible entre homme et femme où cette dernière ne tomberait pas de haut ? Retour enfin à la fête foraine de Brueghel.

Dans l’article que j’avais écrit à propos de Salves, j’ai cité René Char : « Être du bond, n’être pas du festin, son épilogue. » C’est sur un bond que s’achève BiT.

Photo Christian Ganet

J'ai vu ce spectacle au Théâtre des Abbesses, à Paris

Commentaires
main tenant
main tenant
Derniers commentaires