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27 mai 2014

Il n'y a pas d'ange, d'Anne Mulpas

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Il n’y a pas d’ange. 

C’est cependant par un dialogue que commence ce livre. Il faut qu’elle, la « jeune L. », aille dans ses souvenirs puisqu’elle a fait appel à son ange et qu’il est là et qu’il ne l’abandonnera pas. Parce que c’est difficile de comprendre pourquoi ça ne va pas. Elle a joué les filles délurées, mais avant… On lui colle plein d’étiquettes, mais avant… Avant quoi ? Ses parents ? Comment imaginer qu’ils ont été heureux, qu’ils ont été amoureux ? Sa mère fait des ménages la nuit, elle fait partie de ces invisibles, tellement méprisés. Et pourtant elle l’a accompagnée parfois, la nuit. Son père boit dès le matin, dès 8 heures, parce qu’il n’en peut plus de sa vie, depuis qu’il est au chômage. Et pourtant il dit d’elle « J’étais quelqu’un et elle m’aimait ». Et ses deux frères, l’aîné qui est parti et l’autre, le préféré… Et puis la meilleure amie. Mais qu’est ce qui l’a poussée à monter si haut, au bord du vide ? « On remballe, mon ange. Je décroche. »

Ce livre n’est pas seulement une approche du sentiment qu’on ne peut « se remettre de rien » quand on a quinze, seize ans, dix-huit. C’est aussi une tentative de dire cette impuissance de plusieurs façons : dialogues, poème, calligramme, espaces blancs dans le texte, humour, tristesse, choix des titres. Explorer les « archives mentales » et aller le plus loin possible dans la honte, celle qu’on ressent, celle qu’on pense inspirer, pour s’en laver ? Impossible. Le séquoia protecteur de l’enfance a perdu de sa superbe. Même si l’ange, lui, croit « aux brouillons, au droit de se tromper et à la possibilité de recommencer ».

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