Identités fugaces, de Joan Fontcuberta
Philippe Artières, dans un article publié dans la revue Grumeaux, écrit : « Tagger ou graffer équivaut aux yeux de nos contemporains à résister à un ordre graphique esthétique dominant ». Joan Fontcuberta, dans un chapitre de son livre « Le baiser de Judas », évoque lui aussi ces graffitis, « rituels de passage », « démonstration de courage face au groupe ». Il écrit que « pour le citoyen étranger à ces codes », les graffitis montrent « simplement l’occupation symbolique de la ville par une altérité sociale ». Il s’intéresse surtout à ces tags sur les wagons de trains, « identités fragmentaires et mouvantes », « images de ces identités voyageuses », et, de là, poursuit une réflexion sur l’image « d’une identité définie par sa mobilité ». Sa réflexion l’entraîne alors, passant par les travaux photographiques où, par exemple, les soldats d’un même régiment n’étaient que la reproduction du même soldat multiplié, comme cloné, jusque dans Windows, « puissante métaphore pour concevoir l’identité en tant que système multiple et disséminé. (…) Peut-être la vie réelle n’est-elle qu’une " fenêtre " de plus. »
Aujourd'hui, vers 7h50, la 123000e visite à ce blog, venue de Paris, est arrivée sur la page présentant K-Cendres, d'Antoine Dole. Merci.