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11 février 2014

La merditude des choses, de Dimitri Verhulst

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C’est un roman familial. C’est-à-dire que ça parle d’une famille et, sans doute, dans cette famille, on ne lira pas ce roman… Je pourrais, à la fin de ma lecture, reconstituer le parcours de cet enfant, comment il a pu devenir l’auteur de ce livre, et d’autres. Mais est-ce que c’est cela qui importe ? Est-ce que le roman est un trou de serrure à travers lequel observer la vie des autres, la vie de ceux qu’on ne fréquenterait pas dans la vie réelle (comme on dit aujourd’hui) mais qu’on regarderait volontiers pour rigoler dans un film ou une série télévisée ? Est-ce qu’un roman sert à fournir du « matériau pour ethnologues » ? 

Ce roman dit ce que l’enfant, personnage central du récit, vit. Et ce n’est pas drôle tous les jours, mais il s’amuse quand même. Sa réalité est celle qu’il décrit, et le premier chapitre peut vous faire refermer le livre aussitôt. On pense à d’autres récits initiatiques : Quand j’avais cinq ans je m’ai tué, La vie devant soi… Aucun regard sociologique, aucun jugement de valeur. Parfois c’est gai, parfois c’est d’une profonde tristesse. Il y a cette soirée chez les voisins d’origine iranienne parce que l’huissier est venu chercher la télévision le matin. Il y a ce Tour de France où les kilomètres sont de l’alcool plus ou moins fort en fonction des difficultés sur la carte. Il y a des relations familiales et une grand-mère « qui voulut s’épargner la honte et mourut tandis que je terminais les dernières pages de ce manuscrit » (affirme la dédicace). S’épargner la honte, c’est peut-être aussi l’intention de l’auteur qui se surprend à écrire « uriner » quand il n’a jamais entendu dire, dans son enfance, que « pisser ».

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