Renaud Auguste-Dormeuil au Mac-Val de Vitry-sur-Seine (94)

Je n’ai pas tout vu de cette exposition au Mac-Val. Trois œuvres seulement. Parce qu’il m’est apparu évident que ces trois œuvres s’adressaient à moi, sans bien les comprendre immédiatement, et me laissant porter par l’interprétation qui suit, et qui, peut-être, s’éloigne beaucoup des intentions de l’artiste. Les titres : Elk’s Rest, Include me out (et moi où suis-je alors quand tu dis que tu m’aimes ?), Ecriture nocturne. Et je ferai le chemin en marche arrière, après la salle aux murs couverts d’une écriture braille vivement éclairée par des néons, redescendant vers la grande salle où deux arbres m’attendent.

L’éblouissement (je ne sais pas ce qui est écrit dans cette lumière violente) m’empêche de toute façon de comprendre avec seulement le regard. Je passe le bout de mes doigts sur le papier au mur (quelques jours auparavant, quelqu’un avait écrit mon prénom et mon nom sur une feuille à l’aide d’une machine Perkins), je crois y reconnaître une lettre mais je me trompe sans doute et je ne saurai de toute façon comprendre tout le texte exposé, quand bien même il parlerait de moi. Retrouvant une lumière plus adaptée à ma vue, je distingue mieux peut-être le tronc noir du séquoia occupant une grande partie de l’espace du rez-de-chaussée, et les cercles concentriques qui témoignent de son âge. Et plus j’avance et plus je me sens proche de l’arbre, qu’il s’agisse de cet imposant séquoia ou de l’arbuste couvert de glace et suspendu en un geste de protection ou de sacrifice, je ne sais. Proche, comme je le suis de l’Arbre des Voyelles de Penone (j’y reviens toujours et toujours), presque comme si j’y voyais mon propre portrait, mais ici, mon parcours me fait penser qu’il me faut passer par l’éblouissement, l’aveuglement : ne plus rien discerner pour se voir enfin.

On peut visiter cette exposition jusqu'au 19 janvier 2014.