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25 septembre 2013

Alabama Monroe, film de Félix van Groeningen

alabamamonroe

Dans le ciel, oui, dans le ciel… Est-ce une prière qui monte d’un chœur d’hommes (The Broken Circle Breakdown) ? Le ciel où brillent les étoiles mortes dont la lumière nous parviendra encore pendant très très longtemps. Alabama Monroe, c’est cette histoire du ciel et des étoiles, et des vitres qui nous en séparent.

Les métaphores nous aident à vivre, à comprendre, à admettre l’insupportable, l’incompréhensible, l’impossible. Elles peuvent rester des métaphores : un oiseau mort, une étoile, des images célestes. On peut aussi en faire la base de croyances et de superstitions. Un oiseau mort, une étoile, toute une vie, parfois trop courte, un sourire, une émotion qui vous déborde.

L’homme (Johan Heldenbergh) et la femme (Veerle Baetens) de cette histoire, qu’ont-ils en commun ? Seulement d’être ensemble, de s’accorder, et chanter ces airs venus de loin, de l’Amérique, pas celle d’Elvis, celle du Bluegrass, la Country fondamentale, rien que des cordes, violon, guitare, banjo, contrebasse et voix. C'est peu, c'est tout. Ils ont l’amour en commun, et un enfant, Maybelle (Nell Cattrysse). 

Mais le corps de la femme est couvert de tatouages, un papillon, un revolver, un nœud au creux des reins, et des noms parfois effacés. Sa peau est un livre ouvert et lui, l’homme, y lit la rencontre inattendue, inespérée, le plaisir profond des chevauchées à travers le pays, la plaine, le bonheur. Un oiseau posé dans le cou, comme un baiser, comme une menace, comme un appel. Et lui, l’homme, barbu, cheveux en bataille, refuse d’être tatoué, marqué dans sa peau : sa terre, il la porte dans son banjo et dans ses chansons.

D’où vient-elle ? Une chaîne avec un crucifix passe au cou des femmes, de génération en génération, c’est tout ce qu’on en saura. La chaîne s’arrêtera. Elle changera de nom.

Il a un autre héritage, une vieille ferme devant laquelle il a installé une caravane, un terrain, un pays quelque part en Belgique, qui ressemble au Far West.

Ferme les yeux, dit-elle en transmettant la chaîne à son enfant, et pense à quelque chose de beau et qui te fera du bien : Maybelle voit gambader des chevaux, des poulains.

Entre le ciel et eux, les hommes mettent des vitres, des vitres entre homme et femme, des vitres entre l’enfant malade et les parents en visite, des vitres contre lesquelles se cognent les oiseaux, des vitres où ils viennent taper du bec avant de s’envoler à nouveau vers le ciel, ce ciel inatteignable, dans le ciel, oui, dans le ciel…

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