Nés poumon noir, par Mochélan, au Festival Off d'Avignon 2013

Les Belges, on ne pouvait pas les rater au Festival d’Avignon. Ils avaient élu domicile au Théâtre des Doms, rebaptisé « Paradis théâtral » ! Mais il y en avait aussi ailleurs : dans la Cour d’Honneur (le dernier spectacle du In, Anne Teresa de Keersmaeker), dans la rue et en particulier le 21 juillet, jour de la fête nationale, et même à la Manufacture où Mochélan présentait son spectacle « Nés poumon noir ». Quelqu’un nous l’avait conseillé, dès notre arrivée, et les affiches, t-shirts, et présentation dans la rue, nous avaient donné envie de le voir.

Charleroi, c’est le nom de la ville, ancienne gloire industrielle, encore nommée parfois Charlyking dans les chansons. Les habitants sont désignés sous le gentilé de Carolos. Mais Charleroi, dans les textes de Mochélan, ça pourrait être « notre ville », celle qui fabriquait des nuages, te faisait les poumons noirs et t’abandonne déjà trop vieux. Pourtant les textes sont tournés vers l’avenir, les souvenirs ne servant qu’à tenter de tracer l’itinéraire d’un jeune homme qui dit avoir perdu le sens de l’humour, et traîner un carnet de rimes pathétique parce que  « p’t-être qu’à force de serrer les dents, j’ai perdu l’effort de manier la langue ». Ce n’est pourtant pas un spectacle dépressif : belle présence sur scène de Mochélan et de Rémon Jr, musiques, images, fumée, quelques adresses au public et on a envie de saluer cette « ville d’ouvriers », où « il y a de la gaieté », où « il y a du cœur ». 

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