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18 juin 2013

Poètes d'Afrique du Sud

poesieaucoeurdumondeExtraits de poèmes pris dans l'anthologie publiée par la Biennale internationale des poètes en Val de Marne pour son édition 2013.

« Quand je me prépare pour vous, je construis d’abord une autoroute avec les ancêtres » (Imbongi Bulelani Zantsi) 

« Papa cherchait à ne pas s’arrêter, ne pas sortir
ni aller à la porte d’entrée qu’il avait faite. » (Gabeba Baderoon)

« Il y a une rivière en moi, et ce n’est pas la mienne,
c’est un maître des rivières qui me l’a montrée
et elle coule, elle coule avec son feu phosphorescent » (Robert Berold)

« Tu vivais tourné vers la tombe
C’est pour ça que tu as débroussaillé
Fait le chemin à coups de pioche et de pelle
Fait le chemin à coups de bêche et de houe
Parce que tu voulais que le corbillard
N’ait pas de mal à venir jusqu’à la maison prendre ta dépouille
Parce que tu ne voulais pas qu’on te mette dans une brouette
Et qu’on te pousse jusqu’à la route où te prendre
Au vu des oiseaux des singes des chiens errants » (Vonani Bila)

« Je ne peux pas être plus explicite ;
je ne peux pas l’étaler plus finement.
Tu pensais peut-être être le beurre
mais non, tu étais une tranche de pain grillé. » (Finuala Dowling)

« Quand je serai une dame
je m’assiérai jambes serrées
j’ôterai mes piercings
et je ferai attention à ma ligne » (Ronelda Kamfer)

« Ma sœur qui sait
que tenter de survivre
dans les rues de Chitown
est comme faire la guérilla dit
qui se sent morveux
peut-être l’est » (Kgositsile Keorapetse)

« Aujourd’hui ces pierres que je connais vont entailler
nos crânes, puis faire tomber nos âmes.
C’est comme ça. Car sous les étoiles
qui ne sont que pierres brûlantes
nous nous sommes enlacés. Lumière est son nom. » (Rustum Kozain)

« viens dans ma maison, Mère, entre,
tricote des chaussettes si tu veux,
parle-moi, dis-moi que tu es ici,
aide-moi à faire les ourlets des rideaux froids
qui traînent sur le sol brillant » (Joan Metelerkamp)

« Combien pèse-t-il,
ce collier d’heures à glisser dans la mer tannée par le soleil ? » (Karen Press)

« ah
mais je sais
quand le chant comme la pluie comme le tonnerre emplit le ciel
et les pas
comme le grondement d’un flot sauvage surgit
et nous
comme le feu
nous nous dressons et déferlons vers les grilles de fer
le jour de la grève
puis
comment c’est
c’est comme être ivre de rage
Oui
c’est comme être heureux
Oui
c’est comme pleurer d’un douloureux bonheur
non –
comment c’est, comment le dire ?
c’est le reflet lointain de la liberté au bout
de ce long chemin. » (Mongane Wally Serote)

« tu vois certaines empreintes s’arrêtent
ici c’est
le sol où l’on matraquait
ces tas de crânes cabossés
ce sont ceux qui étaient
trop éclopés pour arriver à la mer
et avoir un prix, viens suis-moi
vois comme le temps les a rendus
vois comme il les fait briller ! » (Ari Sitas)

« Je décroche le téléphone et j’appelle l’Afrique du Sud. Je dis hello et l’écho de ma voix me revient du fond de la mer. Hello, répond mon ami. Tu vas bien ? Je serre si fort le combiné que ma main blêmit. Quand le vide est rompu, l’air s’engouffre dedans. De l’autre côté de la Terre j’écoute le vent. » (Denis Hirson)

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